
Toujours aussi hallucinant, ce FRANKENHOOKER, relecture complétement barrée de
Frankenstein à la sauce Hennenlotter. On retrouve la patte reconnaissable de l'auteur dans la description sordide, mais teintée quand même d'un zeste de fascination je trouve, des bas fonds new yorkais humides, crasseux, couverts de tags et peuplés de prostituées accrocs au crack. Le film assume totalement son statut de série B indépendante avec ses effets spéciaux ostensiblement artisanaux et sa nudité la moins émoustillante du monde, et il enchaine les idées décalées et potaches avec une générosité indéniable (aucun temps mort). Rien que l'accident de tondeuse du début suivi du reportage où la journaliste en rajoute une couche en décrivant à l'antenne une "salade humaine" annonce le ton de cette comédie macabre (le mec dine en amoureux avec la tête de sa petite amie quand même). On peut décrire le spectacle comme une sorte de Tex Avery underground avec son "héros" qui se vrille la tête à coup de perceuse et son humour improbable (voir le proxénète assommé par une tête qui vole dans la pièce). Patty Mullen, qui incarne la créature rafistolée, signe une performance hilarante avec sa démarche et ses grimaces. Ce film me fait vraiment délirer mais on peut comprendre que son sujet et son approche visuelle anti-glamour au possible soient considérés de mauvais goût par certains.