Aimer et suivre Nanarland, c'est comme tout, ça amène à devoir tuer le père, ré-évaluer ce qu'on prenait pour argent comptant.
J'estime que la plupart des films chroniqués le méritent, à des degrés divers, et donc peuvent être qualifiés de nanars.

Ce n'est pas le cas de certains comme Lair of the White Worm de Ken Russell. Nikita au temps de sa gloire en avait fait une chronique dont
il avait le secret mais quiconque a réellement vu le métrage ne peut pas prétendre à le considérer sérieusement comme nanar.
Lien vers la chronique en question:
https://www.nanarland.com/chroniques/na ... blanc.htmlQu'on aime ou non le film en question, il faut s'accorder sur le fait qu'un nanar se définit par son échec à atteindre son but. Hors quel est le but
de Lair of the White Worm? Comme la plupart des œuvres du cinéaste, c'est un film iconoclaste à des degrés divers. Détournement de l'imagerie chrétienne,
ridiculisation volontaire d'un sex symbol (Hugh Grant dans ce cas précis) et détournement des tropismes (ici l'horreur britannique à la Hammer, The Reptile notamment).
Un détournement d'autant plus bienvenu que la nouvelle d'origine de Stoker est universellement honnie et que Ken Russell a clairement exprimé son mépris légitime pour le support de base.
On accepte volontiers les libertés prises sur les œuvres de Poe par Corman ou les révisions de Spielberg sur le roman d'origine des Dents de la Mer, pourquoi devrions-nous condamner Russell pour les siennes ?
Le film EST une comédie. C'est un fait, pas une tentative de correction à posteriori. Hors donc, tous les éléments grotesques relevés dans la chronique sont
compris comme grotesques. Je ne comprends pas comment on peut croire que le film est sérieux quand on voit la performance d'Amanda Donohoe (gros béguin pour elle, je suis envouté) alors que tout dans ses répliques et ses accoutrements sont là pour surligner sa nature reptilienne et fatale. Et comment ne pas voir dans le sous-entendu homoérotique de la dernière réplique de Peter Capaldi comme une preuve de plus du ton "tongue in cheek" du film ?
Alors cela fait-il de Lair of the White Worm un grand film ? Non, certains dialogues sont effectivement maladroits (quoique cela puisse participer de la démarche) et le rythme est un peu bâtard. Par contre, ça fait paradoxalement du film une assez bonne porte d'entrée dans le cinéma de Russell. C'est presque mainstream en comparaison du reste de sa filmographie. De manière générale, mon ressenti fait consensus, ce qui fait de la chronique de Nikita une très étrange anomalie à mes yeux.