Forum Nanarland.com

Dans un futur proche (en 1995 ! ) sous un régime totalitaire, la chasse aux « déviants » est ouverte. Que vous soyez à peine soupçonné de prostitution, ou bien que vous vous exprimiez un peu trop librement, vous aurez droit au camp de rééducation. Au programme de l'établissement : séances de torture, gardiens sadiques et même organisation de chasse à l'homme.

Que ce n'est pas bon de contredire l'autorité, direct au camp de rééducation se faire traiter de déviants et participer à des jeux sadiques. Une merveille d'exploitation from Australia qui fait plaisir et va directement au divertissement comme l'indique le titre VF. Des idées bien sadiques pour une chasse à l'homme jouissive entre flèches explosives et tenues jaunes. J'ai adoré!

Le côté chasse à l'homme et flèches explosive me fait penser à Hunger games.

Y a un rapport d'inspiration de l'un sur l'autre ?

Jamais entendu parler d'Hunger games, je ne saurais te répondre.

C'est à propos des révoltés de l'an 2000 que ça m'intrigue. Au début, le titre français qui reprend "de l'an 2000" ne me faisait pas tiquer. Mais dès le générique des traqués, aussi fait avec des images documentaires "choc", ça m'a surpris. Après, c'est aussi une chasse sur une île paradisiaque inhabitée mais c'est tout.

Découvert grâce à l'excellent docu "Not Quite Hollywood", j'aime beaucoup ce film.
Le grand moustachu qui se fait couper les mains, l'homme-fauve mutant qui, il me semble, charcute salement un mec en lui explosant l'entrejambe, la partie de chasse à l'homme, plein de bons moments pour un film bien fauché mais bien violent

Ca fait plutot penser aux Chasses du comte Zaroff...

Très sympathique film de chasse à l'homme. J'étais persuadé que c'était un nanar, mais pas du tout.
Rien d'exceptionnel ni de très novateur, mais ça se laisse voir sans problème. Certes il y a un ou deux effets gores pas très bien fait et quelques facilités scénaristiques, mais rien de choquant.
Le héros est interprété par Steve RAILSBACK, qui joue également Jack TILLMAN (pas le forumeur) dans Le Survivalist, sauf que là il est un peu plus concerné par son rôle et donne un peu plus de sa personne.

Vu ce jour dans la récente édition DVD + Blu-Ray de Rimini Editions.

Quel film étrange mais fichtrement divertissant !

La similitude du générique avec celui des Révoltés de l'An 2000 m'a aussi frappé. Au début, on croit voir un film d'anticipation sérieux et réaliste, avec des scènes de torture bien violentes (l'évadé repris, la fille tabassée à mort sans raison par le maton chauve sadique) et un message politique (le directeur du camp s'appelle Thatcher, lui et les officiels du régime portent des uniformes à col Mao, l'idéologie du "Système" offre une synthèse du capitalisme répressif et impitoyable à la Reagan, des dictatures fascistes et du totalitarisme soviétique).



Et puis ça vire d'un coup à la farce grotesque avec l'apparition du loup garou ("Je l'ai trouvé dans un cirque" dira l'un des chasseurs pour justifier la présence de ce monstre mutant au milieu d'un univers où il n'a rien à faire). Son maquillage est tout de même plutôt bien fait.

La chasse à l'homme qui s'ensuit explose tout dans un déluge de scènes d'action ultra-efficaces, d'ultra-violence à tous les étages, d'humour noir, de scènes de tee-shirt mouillé gratuites, d'hémoglobine et d'acteurs qui se donnent à fond (la pauvre Olivia Hussey fait vraiment corps avec son personnage vu qu'elle était réellement terrorisée sur le tournage, et Steve Railsback y croit à fond, en appliquant encore la méthode de l'Actor's Studio, bien loin du non-jeu déprimé de ses futurs nanars).



Certains effets gores sont très bien fichus (l'explosion du méchant à la mitrailleuse, préfigurant les scènes de John Rambo), d'autres sont carrément nanars (les mains coupées...).

Malgré toutes les difficultés d'un tournage chaotique (coupes budgétaires drastiques entrainant de grosses coupes et invraisemblances dans le scénario, délai raccourci de plusieurs semaines...), Brian Trenchard-Smith se débrouille avec efficacité pour fournir du grand spectacle fun et un pur film d'exploitation sans fioritures, percutant et plein de punch. Tout plein d'influences diverses s'y mélangent (1984, Luke la main froide, Les chasses du comte Zaroff, L'île du docteur Moreau, La proie nue, The Camp on Blood Island...). On sent aussi que le film a dû pas mal inspirer Rush de Tonino Ricci, sorti l'année suivante et qui y mélange des éléments de Mad Max 2 et de Rambo.

A noter que le chef des matons chauve et moustachu est joué par Roger Ward, le chef de Max Rockatansky dans le premier Mad Max. Ici, il s'éclate visiblement dans son rôle de brute cruelle.

Les acteurs et le réalisateur ne devraient pas avoir autant honte de ce film et le considérer comme un gros nanar. Meeeuuuh nooon, si vous saviez les mecs...

A la lecture de ton message, faudrait peut-être que le lui laisse une seconde chance. A sa découverte, j'avais trouvé sa violence complaisante de mauvais goût. Pur film d'exploitation, il m'avait fait penser à du bis italien mais ça allait trop loin sur ce coup-là. Olivia Hussey m'avait marqué aussi : elle paraissait complétement paumée tout le long du film ! A vérifier si c'est véridique ou pas, mais j'avais lu une anecdote de tournage où lorsqu'elle a brandi la lame pour couper la main de Roger Ward (si je me souviens bien ?), le réalisateur a dit "Cut !" et elle a abaissé la lame, l'acteur a juste eu le temps de retirer sa main. Elle n'avait pas compris que le réalisateur signalait simplement la fin de la prise !

Oui, tout à fait, Olivia Hussey et Roger Ward en parlent d'ailleurs tous les deux en interviews. Aujourd'hui, ils en rigolent, mais au moment du tournage, Olivia était complètement terrifiée (un imbécile lui avait fichu une pétoche monstre en lui parlant des crocodiles et autres bestioles mortelles qui infestaient la jungle). Elle avait tellement peur tout du long qu'à en croire Roger Ward elle semblait dans un état second au moment de tourner cette scène (elle a d'ailleurs un regard de folle lors de la prise) et Roger Ward a eu la peur de sa vie ce jour-là.

Pour en revenir à ton autre remarque, Brian Trenchard-Smith (qui juge le résultat "très médiocre") revendique complètement l'influence du cinéma bis italien, et cite notamment Lucio Fulci et Umberto Lenzi comme ses modèles pour Les Traqués. Au départ, le film devait être un film d'anticipation très sérieux et ambitieux, mais avec les coupes budgétaires, comme il n'avait plus les moyens de tourner des scènes épiques et spectaculaires (notamment tout un long prologue dans une mégapole totalitaire façon Big Brother, ainsi que des scènes de traque avec hélicoptères), il a décidé de tout miser sur la violence. Ce qui de mon point de vue était un bon choix. Comme me le disait mon cousin lors d'une de nos conversations ciné, quand on n'a pas de thunes, à défaut de grand spectacle, il reste l'hémoglobine, et de ce point de vue, le film sort du lot de toutes les séries B inspirées des Chasses du comte Zaroff. Le côté complaisant ne m'a pas choqué. Par contre, le loup garou m'a semblé un élément nanar totalement anachronique (même s'il est rigolo et contribue à l'étrangeté du film).

En revanche, Steve Railsback, qui croyait énormément au projet et s'est beaucoup investi pendant le tournage, fut mortifié en découvrant le résultat qui remplaçait l'essentiel de la dimension politique du scénario initial (qui l'avait fait accepté le projet) par une débauche d'ultra-violence bourrine. C'est un peu triste de constater que Les traqués a marqué le début de la déchéance artistique dans sa carrière.

Par contre, c'est rigolo d'entendre Olivia Hussey dire qu'elle avait le sentiment qu'elle et son partenaire n'avait pas lu le même scénario, car pour elle c'était évident qu'elle avait signé pour un divertissement bis sans grande valeur artistique. Cela dit, tout le monde, acteurs comme réalisateur, techniciens et producteur, revendique le sérieux avec lequel le film a été tourné et joué, même si le metteur en scène y a glissé des pointes d'humour noir. Personne ne la joue "c'est nul mais c'était volontaire". Et personnellement, je trouve le film loin d'être nul, contrairement à tous ses géniteurs. D'ailleurs, c'est un des films préférés de Quentin Tarantino (oui, je sais, Quentin a pas mal de nanars dans sa liste de films préférés ).