Buck Banzai a écrit:

Avant de redécouvrir le remake de 1979 visible sur le site d'Arte, je me suis refais le
Nosferatu original. Un siècle au compteur et peut-être encore plus flippant aujourd'hui qu'à sa sortie. Le jeu expressif des acteurs (logique pour du muet), leurs maquillages ainsi que le défilement à 18 images par seconde rendent le spectacle tout bonnement cauchemardesque. Et puis il y a la réalisation de Murnau qui offre de vrais moments de pétoche comme le présence du vampire au fond de la pièce quand Hutter ouvre la porte de sa chambre ou l'entrée du bateau fantôme dans le port. Le coté naturaliste de l'image donne à certains plans des allures de found footage avant l'heure, ce qui décuple l'aspect terrifiant de cette oeuvre. Ce n'est pas la première fois que je le vois mais je suis resté scotché pendant les 90 minutes.
Sacré choix de couverture !!
J'avais vu l'original pour la première fois il y a très longtemps, lors d'une séance à la Lanterne Magique (un programme culturel de sensibilisation à la culture cinématographique pour les tous petits en Suisse romande). J'ai donc dû le voir à environ 6-7 ans. C'était un choc. L'image de l'ombre de Nosferatu montant les escaliers (absente du script, Murnau a sans doute eu une inspiration sur le plateau) est imprimée à jamais dans mon cerveau.
Je l'ai revu récemment sur Arte dans une version restaurée, avec les teintes bleues et jaunes d'origine, et ai pu en ré-apprécier toute la dimension poétique, morbide, mélancolique et surtout occulte, insufflée par le scénariste/concepteur graphic Albin Grau dont les archives se trouvent en Appenzell.
Je sais que la chaîne Cinéma & Politique va sortir une vidéo sur le film en janvier, et même si j'apprécie en général leur travail, je crains qu'elle n'aborde le film sous l'angle de l'accusation d'antisémitisme, qui sans être pleinement démontable reste une manière horriblement réductrice d'aborder le film selon moi.
Bien aimé le remake de Herzog, très flamand pour un Allemand, et curieux du remake par Robert Eggers que j'attends au tournant.