Bon, par ordre:
Robocop 1) Excellent mélange entre actioner et satire politique, y a vraiment un côté 2000AD, le magazine britannique dans lequel est apparu Judge Dredd, et Robocop doit
énormément à Judge Dredd. Ca se sent même dans la structure (petite anecdote, un des réalisateurs en lice pour réaliser le
Judge Dredd des 90s, quand on lui a demandé son pitch, il a répondu "juste 24heures dans la vie de Dredd, c'est tout, pas de plot, c'est inutile". Son approche a pas été retenu, pourtant les lecteurs occasionnels de Dredd ont sûrement plus lu cette version que des arcs soutenus sur plusieurs numéros d'affilée, avec Dredd en vedette. Y a beaucoup d'épisodes du comics où Dredd apparaît quasiment pas), et donc dans Robocop, une fois intégré dans les Forces de Police de Détroit, c'est pas mal un enfilement de vignettes, à la 2000AD justement, qui servent aussi bien à dépeindre le cauchemar urbain qu'est Detroit, mais aussi les capacités de Robocop, et un peu sa personnalité (le violeur en puissance qui se fait exploser les glaouis, et après la victime qui vient se faire réconforter en s'approchant de Robocop, et lui, froid comme une machine, l'invite à aller consulter une aide psychologique-du moins c'est comme ça que je m'en souviens, hésitez pas à me rectifier si je raconte n'importe quoi)
Un truc qui m'a toujours intrigué, c'est comment, Morton, qui est lui aussi un fils de pute de Yuppie, est considéré comme faisant partie des
Bons, il est dans la team Robocop, alors qu'il est en bonne partie responsable de ce qui est arrivé à Murphy (au détour d'un dialogue ente Morton et son pote, Morton dit qu'ils ont déjà présélectionné des "candidats aptes" et les ont réassignés à des secteurs ultra difficiles, ultra violents, dont ils pourront utiliser les corps pour fabriquer leur cyborg). Je dis ça, même moi je considère que Morton est dans le "bon" camp (après peut être est-ce parce qu'il y a largement pire que lui en la personne de Dick Jones).
Sinon, je trouve que le film en une scène
https://www.youtube.com/watch?v=UXGcgqv4c8M en dit plus long sur la corporate culture des 80s que tout
Wall Street, par exemple.
Dans les trucs qui marchent pas pour moi: les effets spéciaux de Phil Tippett, qui sont vraiment pas très bien intégrés avec le reste du film, le design d'ED-209, la seule machine à tuer qui peut être défaite par un escalier. Et, Clarence Boddiker, qui, avec ses lunettes, ressemble plus à un terroriste allemand des années 70s qu'à un chef de bande criminelle.
Ronny Cox est excellent, il était né pour jouer ce personnage.
Robocop 2) Récit plus fragmenté, un peu moins cohérent, mais le côté satire de l'Amérique des 80s (bon le film est sorti en 1990) est toujours là. Pas déshonorant, mais de la part du mec qui a réalisé
l'Empire Contre-Attaque, c'est un peu décevant. Y a des idées typiquement Milleriennes, comme le Robocop reprogrammé "Politiquement Correct", un truc qu'il a du soit réutiliser, soit refaire, dans sa BD
Gimme Liberty (une des meilleurs BDs de Miller, si vous connaissez pas, je vous la recommande chaudement) avec un Président qui essaye de plaire à tout le monde et finit par être une immense déception pour tous.
Y a des passages sympa, cette scène m'avait bien marqué:
https://www.youtube.com/watch?v=NJIjNs_s2NI (en plus en filigrane elle montre en quoi Murphy est un cas unique, un prototype impossible à répliquer).
Et sinon, j'aime bien coup du Robot accro à la drogue (et l'idée d'un écran en 3D pour qu'on puisse visualiser ses émotions est excellente).
Robocop3) Bon, j'ai le coffret DVD de Robocop, donc j'ai aussi le 3, mais je l'ai jamais vu...
Je vais parler un peu de
Robocop 2014, même si je suis hors sujet du coup, mais c'est comme si l'équipe de ce Robocop avait juste vu les scènes d'action des premiers Robocop, et aucun des éléments mis en place qui faisaient de la franchise à la fois un actioner bien violent et une critique frontale du Capitalisme, prêt à ressusciter des quasi cadavres pour en faire l'Employé Parfait". L'armure n'a plus rien d'iconique dans ce Robocop là, et on a totalement (volontairement? Je ne sais pas) perdu le côté Human Tank du personnage, là il peut courir, faire des glissades au sol, c'est un peu comme de passer du Yoda de la Trilogie Originelle Star Wars au Yoda "Sonic The Hedgehog" de la Préquelogy. Alors que le côté lourd, pesant, contribuait pour beaucoup à donner une impression d'invulnérabilité, de toute puissance, une machine inarrêtable (une sorte de lointain cousin du T-800?
Et les autres personnages pourtant importants du film, comme les persos de Jackson ou Keaton n'ont aucune épaisseur. Un des trucs réussis au moins du tout premier, c'est que les personnages étaient aussi des archétypes, ils étaient tous des symboles tout en étant de vrais personnages, de chair et de sang. Dans ce nouveau Robocop, c'est complétement absent.
C'est dommage parce que au moins le premier
Tropa de Elite était très bien réalisé (même si schlinguant pas mal, niveau message)