Le tout premier film de CARPENTER et déjà annonciateur de toute son œuvre.
Il y a le schéma narratif que l'on retrouvera dans beaucoup de ses films suivants: dans un endroit clos, un petit groupe de personnages doit résister de toute ses forces à un ennemi surnaturel qui l'assiège (
The Thing,
Prince des Ténèbres...). Il doit s'agir d'un des tout premier
survival, et ça reste un modèle du genre presque 40 ans après sa sortie.
Il y a pas grand chose à jeter car CARPENTER avait déjà tout compris sur la façon de réaliser un film. Malgré un budget assez faible, il réussit à créer une ambiance réellement oppressante qui repose sur peu de choses: quelques notes de synthétiseur, un traveling sur une banlieue sinistre, trois voyous qui montent dans une voiture... Pas besoin de plus! Je me rappelle avoir vu il y a quelques années une interview de Christophe GANS qui établissait une filiation entre les loubards zombies et le
Terminator: les deux partages une allure assez similaire (look plutôt militaire) et surtout la même démarche lente et inquiétante. Ce qui fait que le spectateur a tout le temps d'observer l'ennemi, mais ne le rend pas moins menaçant. Plutôt que de jouer sur la suggestion et le hors-champ, CARPENTER montre les
bad guys en long, en large et en travers, et au final ça marche sans problème.
Techniquement, tout dans ce film est parfaitement maitrisé, que ce soit au niveau des angles de prises de vue, du montage, des éclairages, tout concourt parfaitement à la montée progressive de la tension.
Et surtout, CARPENTER a compris que pour que le spectateur ait peur pendant, il faut qu'il s'attache aux personnages. Là aussi, c'est réussi. Dès le début, le flic apparait comme quelqu'un de plutôt sympathique. Même Napoleon WILSON, qui a l'air d'avoir un casier judiciaire plutôt chargé, est un personnage très fort, qui préfigure un peu les antihéros à la Snake PLISSKEN.
Non, en fait il n'y a rien à jeter!
Il faudra qu'on m'explique pour cette affiche italienne:


