Gary Atlass a écrit:
Mais je crois aussi que le nanar n'est pas uniquement lié à l'involontaire; Un réalisateur peut très bien avoir des intentions précises, pondre un film qui reflète parfaitement ces intentions au point d'être absolument ravi, tellement qu'il s'en félicite encore 30 ans après et que le film en question soit bel et bien un nanar. Si vous ne me croyez pas, il suffit d'écouter John Boorman parler de Zardoz...

Que je comprenne: un nanar n'est pas uniquement lié à l'involontaire mais lorsqu'un film est jugé mauvais et sympathique malgré le bien qu'en pense son réalisateur, sa volonté, il est tout de même nanar ? C'est moi ou cette argumentaire pédale dans la choucroute ?
Faut être clair, bien sûr que les réalisateurs ne se lèvent pas un matin en disant "tiens ? Je vais rater un film pour qu'il soit drôle malgré moi". Que ce soit à différentes mesures, Michael Bay, Ed Wood, Godfrey Ho, par exemple font ou faisaient tous des films pour qu'ils soient réussis, ou tout du moins suffisament potables pour plaire à un public et faire des entrées ou vendre des VHS. En un sens, ils en étaient suffisamment contents pour le laisser sortir, que ce soit dans un but mercantile ou purement artistique. Pourtant, le manque de talent, de temps, d'argent, que sais je encore à fait qu'il y a un décalage entre la volonté première de l'auteur et le résultat obtenu. C'est ce décalage qui fait le nanar, ce côté non voulu, involontaire. Négligez cette notion, ça en revient à redéfinir totalement la notion de mauvais cinéma sympathique.
De plus choisir Zardoz, est un mauvais exemple dans le sens où il se trouve classé dans la catégorie polémique et visiblement pas pour rien. Le nanar n'est pas le refuge des oeuvres maudites, reniées par leurs auteurs, pas seulement en tout cas. Il est donc normal que Boorman se félicite de son film, comme il est concevable que des gens y voient un mauvais film, drôle de par ses défauts.
Tout ça pour dire que l'aspect aléatoire, la subjectivité ont bons dos lorsqu'on arrive à bout d'arguments mais qu'ils ne sont en rien des justifications à tout. Si on pouvait réellement juger le mauvais cinéma sympathique sur le simple principe que tout peut être dit parce que c'est un concept flou ou que l'on peut se faire sa propre définition dans son coin parce que c'est subjectif, ce genre de débat n'aurait même pas lieu d'être. Idem, il n'y aurait rien à redire lorsque quelqu'un débarque est décrète que tel film est nanar sous le simple critère que, pour lui, un mauvais film sympathique c'est un métrage fait par un type qu'il n'aime pas. Juger de la drolerie d'un film qui possède des éléments nanars, ça c'est subjectif, assez aléatoire en fonction de l'humour et du ressenti de chacun. Mais c'est trop facile de se servir de ce genre de choses pour imposer malgré tout son opinion. Peau d'âne est nanar pour certains(enfin pour ce que j'ai lu ça serait plutôt "pour quelqu'un") et pas pour d'autres ? Tant mieux, essayons d'avoir un débat intelligent opposant les différents arguments. Mais c'est limite énervant de toujours se servir du fait que le nanar est une notion flou pour justifier tout et n'importe quoi. Heureusement que dans ce concept parfois brumeux il y a tout de même quelques élements solides, relativement concrets, sinon on serait vraiment dans le caca, la nanaritude ne dépendant en fait que de l'auteur d'un texte.