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Je pense qu'il faut plutôt être dans l'esprit Zemmeckis-Spielberg pour apprécier.

On ne nous ment pas sur l'Amérique que traverse Forrest, qui ressemble foutrement à celle d'Ellroy, d'ailleurs. Je pense aussi que c'est intéressant à voir pour les images d'archives retouchées, avec lesquelles on nous avait vendu le film à l'époque.

C'est un joli film.

J'aime le film et les acteurs, mais moins son sujet. On y voit une vision du rêve
américain poussé à son extrême, une façon de dire au peuple américain "vous
voyez, si ce grand débile peut devenir le roi du monde, alors vous aussi, il
suffit d'y croire".
Peut-être n'était-ce pas l'intention de l'auteur, mais c'est ce qui en transparait
le plus pour moi.

Forest super-coureur, Forest super-quarterback, Forest héros de la guerre
du Vietnam, Forest multi-milliardaire, Forest champion de ping-pong... c'est
limite s'ils ne l'ont pas envoyé sur la Lune à la place d'Armstrong. Et tout cela
passe parce qu'il est handicapé, on aurait un type normal que les spectateurs
seraient beaucoup plus dubitatifs.

Dans le livre, il part dans l'espace. Mais il faut voir dans quelles conditions...

Je ne suis pas certain qu'il y ait ce côté "super". Ce qui fait la force de Forrest Gump, c'est qu'il ne tente pas d'être un superbe joueur de foot. Il court, c'est tout. Il ne tente pas d'être un héros de guerre, il cherche juste son copain Booba et tombe sur 12 blessés. Il ne tente pas de battre un record de course, il court, c'est tout. Et tout le monde y voit un symbole.

Je pense qu'on est plus proche de Candide qui "subit" des aventures extraordinaires dans le monde entier.

Je me suis parfois demandé si le film n'avait pas d'abord été écrit comme une satire avant de devenir une fable, un truc qui se moquerait du rêve américain à la sauce "tout le monde peut réussir" en montrant un abruti fini réussir là où les personnes intelligentes échouent (faut voir comment "finissent" le Lieutenant Dan et Jenny), ce qui donnerai un sous-texte démontrant qu'aux USA, on ne gravit jamais mieux les échelons de la réussite que quand on ne réfléchit pas, qu'on compte plus sur ses muscles que sur son cerveau et qu'on applique bêtement tout ce qu'on nous dit.
Et puis la fin est un peu bizarre puisque Jenny dit que le fils de Forrest est très intelligent mais pourtant à la fin, il se comporte exactement comme son père en montant dans le bus. Enfin je veux pas vous la jouer à la vendeur de vidéo-club pédant genre "ce film a un message caché et MOI SEUL, gardien du temple de la pop-culture l'ai compris" mais j'avoue que j'aimerai bien avoir l'occasion de poser la question à Zemeckis (si quelqu'un a son numéro de portable...)

Néanmoins j'aime beaucoup ce film.

vu il y a bien bien longtemps, 8 ans je crois.
Ah! un dimanche après-midi ensoleillé, j'étais déprimé car fallait aller à l'école le lendemain. Et puis j'ai pris la VHS que ma mère avait loué et j'ai regardé ce film tout seul.

Vraiment très bon, LE film où c'est un gars qui raconte sa vie.

Le gars qui fait des tas de choses dans sa vie, une très belle oeuvre.
j'ai surtout un message du genre: "Va de l'avant! fais ce que t'as envie de faire. Même si c'est sur un gros coup de tête, t'arrêtes pas."

Et s'il y a bien une scène qui montre ça, c'est quand Forrest est assis sur un banc. Assis, rien d'extraordinaire, une journée banale et d'un coup, il a eu envie de courir, alors il a couru, couru. Et puis pendant plus de 2 ans il court.

il m'avait beaucoup touché ce film, il vit tout et n'importe quoi.

Et ma soeur trouvait que je l'imitais vraiment bien.

En tout cas, on lui doit une réplique culte, repris, rerepris, rererepris, dite au moins 2.514875 fois par jour dans le monde: "Cours, Forrest, cours!."

Pas mieux! Je l'ai vu il y a longtemps, et tout cela est quand-même bien calibré pour des émotions cheepos. Il y a un côté assez gnan-gnan et moralisateur qui m'énerve. C'est sûr que le message est beau (si on fait abstraction du côté American Dream), et que le réalisateur maîtrise parfaitement son film, n'empêche que c'est vachement sentimentaliste et mielleux.
Quand à Amélie Poulain, ouh, que je hais ce film!

D'un autre côté, ça donne une certaine image des Stazunis :

• Forrest court super-super-vite : on l'engage comme Quarterback et on lui file son diplôme, sans qu'il ait à faire autre chose que courir.
• Forrest commence à être connu : on lui fait vendre des raquette de ping-pong.
• Forrest ne sait pas quoi faire de son avenir : qu'à cela ne tienne, l'Armée des Etats-Unis™ lui offre un avenir brillant qui lui fera découvrir des cultures étrangères et voir du pays ( Vietnam, au hasard )
• Forrest court sans raison : comme l'homo americanus standardis ne peut concevoir qu'il court pour le plaisir, il lui prête toutes sortes d'inspirations spirituelles ( "Regardez, il va parler" )

Etc, etc.

Ha, j'avais pas vu ça comme ça!
En effet, ça donne une autre image des Stazunis et du rêve américain. Très bonne remarque!