Anterak a écrit:
J'adore lire ce genre de scénarii complètement "larmoyants", où tu sais par avance que tout va mal se passer, et que tu ne peux t'empêcher en regardant le dit film soit :
- De t'endormir
- De rire grassement aux mésaventures des personnages.
Pour le Desplechin, ça ne devrait pas être aussi simple, vu que la fin semble être heureuse. Ce qui est fascinant, quand on a quelques notions de psychanalyse, c'est à quel point le scénario tient du règlement de comptes : le fils accusé d'une faute dont il n'est pas responsable et qui finalement est le seul qui peut sauver sa mère.
Ce qui est sûr, c'est que le sysopsis sur Allociné est gratiné :
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=126483.html
"Atteint d'une maladie génétique rarissime, le petit Joseph [...] mourut à l'âge de sept ans."
"La famille Vuillard ne se remet pas des conséquences de ce traumatisme".
"Henri, marginal cynique, partage sa vie entre les femmes et l'alcool."
"Ecrasé par les dettes, Henri est banni par sa sœur, qui le prive ainsi de la compagnie de son neveu Paul, un adolescent qui souffre de graves problèmes psychologiques."
"Junon (la mère, Catherine Deneuve) apprend qu'elle est rongée par un cancer et qu'à son tour seule une greffe de moelle osseuse peut la sauver."
Dans une première mouture du synopsis, Henri (Mathieu Amalric) s'appelait Stephen, ce qui était une grosse tarte à la crème : James Joyce avait comme double dans ses romans Stephen Dedalus et Amalric s'appelait déjà Paul Dedalus dans "Comment je me suis disputé..." (Dans "Rois et reine", c'était à peine moins poseur, vu qu'il s'appelait Ismaël, comme chez Melville). Avec des parents appelés Abel et Junon (la femme de Jupiter), ça faisait un peu trop.
Dans le registre "glauque avec éventuellement une pointe d'espoir" et "magnification de la crasse miséreuse parce que c'est la bourgeoisie qui est la vraie saleté", j'ai aussi un souvenir ahuri des films de Leos Carax, en particulier "Pola X" et "Les Amants du Pont Neuf". Dans ce dernier, le plan à contre jour où Denis Lavant court nu sur la plage avec une érection de 40 cm (prothèse, hein...) et Juliette Binoche agrippe le truc comme si c'était un bâton de relais tient du gland cinéma.