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Non, mais le traitement n'en est pas moins plutôt naïf (excepté à la limite pour le couple d'adopteurs). La scène où elle annonce à ses parents qu'elle est enceinte, par exemple, m'a paru très exagérément gentillette.


Quand je parlais de caricature, je faisais allusion au côté un peu trop "chébran" de la chose, avec une Helen Page tellement ado qu'elle passe dans certaines scènes pour une écervelée complète.


Il faudrait un juste milieu, au fait. Moi aussi, le côté hystérique du téléfilm français à tendance à m'énerver. Juno tombe malheureusement un peu dans l'excès inverse, à cause d'un traitement définitivement trop léger.

J'ai remarqué que parmi les gens qui ont trouvé Juno naze, nombreux sont ceux qui lui reprochent sa "naïveté", sa "légèreté", voire, pire, l'irréalité de certaines situations ( la réaction de la famille à l'annonce de la grossesse de Juno, déjà mentionnée ici, genre "tiens, y'a plus de beurre de cacahuète dans le frigo", ou plus généralement le côté "j'ai 279 de Q.I, je gère toutes les situations de crise avec une égale assurance bordélique du haut de mes 15 ans" de la chtite).

En fait, je crois que le problème c'est que ce film a été pris par pas mal de monde pour ce qu'il n'est pas, à savoir une satire sociale qui va t'offrir un point de vue sur le monde à partir d'un cas isolé sur un thème connu (la grossesse non voulue), obligé à ce titre de proposer des situations crédibles, des comportements qui font "vrai", dans un cadre narratif cohérent.

Mouais.

"Juno" aurait pu être ce film, il aurait pu avoir pour ambition de répandre des leçons de morale, ouvertes et généreuses, comme il sied au gentil film indé plein de bonnes intentions, ou à l'inverse bien-pensantes voire réacs...
Je crois qu'au fond "Juno" se contrefout totalement de la réalité ou de la crédibilité de son propos, et encore plus de sa portée "morale".
Le film, jusque dans la conception volontairement sitcomesque de son déroulement, se veut comme une boutade rafraîchissante, une petite histoire qui ne cherche pas à péter plus haut que son cul, j'ai pas ressenti quand je l'ai regardé le poids d'une volonté inflexible et casse-couilles toute entière consacrée au recueillement de mon approbation, de mon consentement à sa Weltanschauung, à grands renforts de bons sentiments.

C'est difficile d'être sympathique, quand on est un film indé, quand du coup la moitié du monde te snobe, et que l'autre moitié se divise entre ceux qui reconnaissent en toi ce petit capital sympathie, et ceux qui te trouvent trop sympathique pour être vraiment sincère.

Bon, sinon, Ellen Page a ce petit quelque chose qui le fait bien, suis curieux de voir la suite.