Vu la semaine dernière (je me suis fait un combo Django/Hobbit/Man with the iron fists

) et je dois dire que j'ai beaucoup aimé.
Personnellement, j'ai trouvé le film plus sombre que ce à quoi je m'attendais. Dans mon esprit, Bilbo le hobbit c'était un peu la version pour enfants du Seigneur des anneaux donc la noirceur de certains passages m'a surpris. Comme d'autres ici, j'ai été un peu décontenancé par les fameuses images en 48fps (très justement défini par Kevo comme une avance rapide 1.5) mais au final on s'y habitue. Après, je sais pas si c'est dû à ça, à la 3D ou aux deux combinés mais dans les grandes scènes de bataille, j'ai vraiment ressenti une impression de chaos, ayant presque le réflexe de me protéger des trucs qui apparaissaient devant l'écran. Enfin c'était bien bien fun.
Comme tout le monde, ça m'a fait bien plaisir de revoir la Comté et de voir revenir certains personnages, Jackson s'autorisant certains plans signifiants qui laissent présager de la future trahison de Saroumane ou l'importance qu'aura l'anneau par la suite. Par exemple, j'aime bien le moment où Bilbon va expliquer qu'il a pu s'échapper et apparaître devant les nains sans se faire voir grâce à l'anneau avant que Gandalf ne le coupe, connaissant déjà le grand pouvoir de l'anneau.
Côté interprétation, c'est vrai qu'on est un peu plus perdu que dans le Seigneur des Anneaux où on pouvait d'emblée différencier les personnages par leur appartenance à un peuple (une espèce?) différente. Pour les nains du Hobbit, on a un peu plus de mal, on ne les différencie que par leurs particularités physiques et leurs costumes (couleur de barbe, coiffure, armure), et cela n'est pas juste dû à la tonne de maquillage que la plupart d'entre eux porte parce que j'ai complètement zappé la présence de l'excellentissime James Nesbitt, entre autre acteur principal de Jekyll. Mais nul doute qu'avant la fin de l'épisode suivant, ou après revisionnage de celui-ci, on saura distinctement qui est qui. Pour le rôle principal, Martin Freeman (le Tim de la version originale de The Office) est un choix véritablement excellent, l'acteur sachant être extrêmement expressif et part souvent dans une sorte de cabotinage contrôlé du meilleur effet. Au début, il joue parfaitement le gars bousculé dans son train de vie pépère, complètement dépassé par les événements mais qui cherche constamment à se donner une contenance. Par la suite, il est parfait dans son rôle de boulet de la troupe, sans toutefois trop en faire. Bref, j'adore cet acteur.
Concernant l'intrigue en elle-même, les nombreux ajouts à l'histoire du livre ne m'ont pas gêné, c'était même le contraire. Je ne gardais qu'une idée très vague du livre en lui-même, j'ai quand même rapidement compris que le grand méchant Troll était un ajout mais j'ai trouvé que c'était une très bonne idée, qui, comme il a été dit plus tôt, donne un fil rouge à l'intrigue. Comme d'autres ici, le seul bémol du film à mon sens est la scène des géants de pierre. Même si elle ne fonctionne pas trop mal et donne cet impression que nos héros sont perdus dans un grand univers où le conflit qui les oppose à leurs ennemis n'est pas le centre du monde, on a quand même une sensation de rajout pas indispensable. Par contre, s'il s'était agi d'une scène rajoutée pour la version longue DTV, on l'aurait sans doute trouvée formidable (et certains auraient sans doute trouvé scandaleux qu'elle n'ait pas trouvé sa place dans la version ciné, sûrement un choix purement marketing de ces requins de producteurs pour qui la sortie ciné n'est qu'une promo pour l'édition DVD)...
Comme pour la Communauté, le film se termine avec cette sensation que ce qu'on a vu là n'était que le préambule d'une grande aventure et ça me sidère toujours autant de voir avec quelle facilité Peter Jackson nous fait entrer dans un autre monde en nous faisant perdre toute notion du temps qui passe, son histoire ne démarrant véritablement qu'au moment ou bien des films commencent déjà à amorcer leur arc final. Pour nombre de film, on commence à regarder sa montre au bout de trente minutes de métrage, ici non seulement on ne le fait pas une seule fois mais en plus, quand on croit qu'on approche de la fin parce que le film a déjà beaucoup donné en scènes spectaculaires, on vient en fait à peine de passer la moitié et on continue de se laisser porter.
La suite, vite !