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Il Grande Silenzio - Sergio Corbucci - 1968

Unique Western tourné par Jean-louis Trintignant, mais quel Western et quelle interprétation! Jouant un heros muet et torturé dans tous les sens du terme il vit son destin quasi-Christique jusqu'au bout. Face à lui Klaus Kinski, pour une fois sobre, est vraiment monstrueux de froideur et denué de toute humanité. L'atmosphère neigeuse, froide,blanche, laisse les personnages nus face à leur désespoir. La musique de Morricone, sobre et triste est boulversante. Hors Leone, le plus grand Western Italien.

http://www.imdb.com/title/tt0063032/

http://fr.youtube.com/watch?v=Y-hisMWXa ... ed&search=

Un bon souvenir de western atypique, délaissant les déserts arides et ensablés pour une neige blanche et glacée. Silence est vraiment un héros dans le sens ancien sacrificiel et la fin est assez dure.
Dans mon souvenir, en conclusion il y a un texte qui défile, mais il était en italien sur ma VHS. Cela semblait faire référence à des faits historiques mais je n'ai pas tout compris. Des infos, Spoon ?

j'adore ce film, il est magnifique. Depuis que spoon m'a filé la bo je l'écoute régulièrement...Un petit mot sur la fin alternative spoon ?

GENIAL !

Sans doute le plus grand western italien hors Leone. La fin éviscère les mandragores et canonise les ragondins !
Kinski est incroyable et c'est une des meilleures BOs de Morricone. Le duel Kinski-Trintignant...

Il me semble avoir compris pour le texte de fin en italien que en fait l'histoire du film est inspirée de fait réel.(par rapport au gens fuyant dans la montagne en attendant l'armistice).

Et j'aimerai bien aussi les infos sur la fin alternative.

L'action du film se déroule en 1896 mais il semble qu'il se soit inspiré de la répression de pillages dues aux grands Blizzards de 1885 et 1899 qui sont tombés sur l'Utah et une bonne partie des USA. Les faits sont exagérés par Corbucci, Cimino fera de même avec Heaven's Gate, transformant un affrontement entre immigrants et propriétaires terriens ayant fait un mort, en véritable bataille rangée.




La voici:
http://fr.youtube.com/watch?v=pRwLDQTgZ ... ed&search=

Les producteurs de Corbucci échaudés par le scénario hyper-pessimiste lui ont demandé de tourner un happy end afin de choisir une fois le film fini. J'ai aussi lu que cette fin était destiné aux marchés hors europe (US-Afrique du Nord-Japon) mais je n'ai pas eu de confirmation sur ce point. Avec l'accord des acteurs, il tourne un fin hilarante tellement elle est en décalage avec le reste du film. Trintignant à un poing de force qui apparait miraculeusement, il bondit, le shériff rescuscite, les acteurs surjouent leur mort. Tout le monde rigole à la fin comme dans un bon vieux Rawhide. Bref à la vision les producteurs se rangent à l'avis de Corbucci et acceptent la fin tragique. Cette-ci ne fut jamais exploitée, elle reste d'ailleurs sans les voix des acteurs. Tous les Westerns Italiens sont redoublés en post-prod.
Malin le Corbucci

CHEF D'OEUVRE ABSOLU

Un poing de force qui fait un doigt d'honneur quand on le plie.

Un film avec un Mauser 96 ne peut-être qu'un chef d'oeuvre.
Merci Spoon.

Pour ceux qui ont aimé le film, je conseille la BD Durango d'Yves Swolfs, le tome 1 (Les chiens meurent en hiver) en est très très fortement inspiré et reconnu par l'auteur...

A en croire Jean-Louis Trintignant, c'est lui qui a eu l'idée de la fin. Il le regrettait d'ailleurs, puisqu'il estime que c'est à cause de ça que le film a fait un bide à sa sortie. Ca faisait chier Trintignant, parce qu'il avait tourné le film pour rendre service au producteur, qui était un copain à lui.

C'est possible vu que Corbucci improvisait toujours sur ses films, la fin tragique était voulu par toute l'équipe, il suffit de voir comment ils surjouent tous dans la fin positive.

Concernant le texte de fin, il annonce également que le personnage de Kinski, qui a donc visiblement existé, trouve la mort peu de temps après, abattu par de -véritables-représentants de l'ordre.
Une manière de moraliser un peu le film, sans doute !

Sinon, très grand western, atypique tant par son cadre, la psychologie de ses personnages, que bien sûr son épilogue, déconseillé les soirs de déprime !

Vu en version anglaise, un peu à contre-coeur. Je ne sais pas si la VF est aussi soignée que dans les films de Leone. Surprenant, vraiment surprenant comme film. Drôle quand même qu'un western quasiment « déconstructionniste » soit sorti aussi tôt, alors que le genre western était encore très populaire.

Seuls vrais reproches : la caméra bouge beaucoup pour rien (l'ancêtre de la shaky-cam?) et Jean-Louis Trintignant n'est pas exactement le héros le plus charismatique qui soit. Si je ne savais pas que Klaus Kinski se foutait bien de ce qu'il jouait, j'irais jusqu'à dire qu'il semblait nettement plus motivé dans son rôle de méchant.

Un truc que je m'explique mal, c'est comment Loco se procure la carabine pour se débarrasser du shérif. Était-elle enfouie sous la neige? Si oui, pourquoi l'avait-il planqué là exactement et comment pouvait-elle encore fonctionner? Au début du film, le shérif s'est trouvé en bien mauvaise posture quand il s'est aperçu que sa carabine avait gelé. Pourtant, il la tenait contre lui.

On me fait dire par ailleurs que ce film serait apparemment une réponse de Corbucci à Leone pour sa tendance à glorifier les chasseurs de prime dans sa Trilogie de l'homme sans nom. Info ou intox?