JohnnyTheWolf a écrit:
La pilule aurait sans doute mieux passé si Zemeckis avait proposé une compagnie fictive à la place.
Pour moi, cela aurait amoindri l'effet. L'utilisation d'une marque connue et visible presque à chaque coin de rue participe pour beaucoup dans la réussite (apparemment relative) de ce parti-pris.
Au début, FedEx est partout (voir le premier plan du film), en arrivant surr l'île, Tom Hanks récolte les colis échoué, ce qui le réconforte puisqu'ils constituent autant de liens avec la société qu'il a quitté. Mais le réconfort de la société de consommation ne dure pas et il doit apprendre à s'en sortir seul sans se cacher derrière les artifices du monde moderne.
De la même façon, le ballon de volley, cadeau FedEx, n'attire vraiment l'attention de Hanks qu'une fois qu'il est souillé de sang et de saleté, qu'il n'est plus représentatif d'une société faussement belle et lisse...
Après je ne suis pas là pour te convaincre que quoi que ce soit. je vois juste les choses comme ça : j'ai vu le film. Il m'a plu. Au fur et à mesure, je ressens de plus en plus l'isolement puis l'affirlmation du personnage principal. je remarque que ça coïncide avec la disparition progressive de FedEx, omniprésente au début du film. j'en conclue que...
Que ça soit du placement produit, j'en suis persuadé, tout comme je suis persuadé que Zemeckis s'est accomodé de cette norme hollywoodienne et a joué la surenchère pour servir son propos, là où de nombreux placements décrédibilisent le film où il apparaissent.
Mais au final, tous les gens qui ont assimilé les nombreuses apparitions du logo FedEx à une opération bassement commerciale ont ils pour autant tous détesté le film? Certains n'en ont ils pas moins ressenti le profond isolement, le désespoir premier du personnage principal? N'ont ils pas pour certains été amenés à se demander comment il allait s'en sortir? C'est pas parce qu'on repère un rouage de la machine (aussi valorisant pour l'ego que cela puisse être) que ça la dérègle totalement...
Mais bon, là, on dérive vers le HS...
PS : j'aimerai entendre l'avis de Zemeckis sur Forrest Gump. Pour moi, y a un sous-texte cynique qui pointe du doigt le fonctionnement de l'amérique, le rêve américain pour qui la performance est plus important que l'intelligence, où le succès est plus à la portée des imbéciles et des individus dociles qu'à celle des gens intelligents et libre penseurs (voir comment finit Jenny, l'ancienne agitatrice/hippie)...