De Carlos Aured (1973), avec Paul Naschy.
L'empreinte de Dracula, en version française, quel titre splendide pour un film de loup-garou! On applaudit à tout rompre les traducteurs.
Les vingt premières minutes sont de pur narnardise: combats de chevaliers cartonnés, pendaisons de sorcières peu avares en malédictions incohérentes, messes noires à budget réduit, j'en passe. La suite est moins décisive: gros problèmes de rythme, et la vf, obligatoire sur le piteux dévédé dont je disposais, arasait les dialogues au niveau du Jean Rollin le plus atone. Suivant les sensibilités, on dira qu'on est au carrefour du bis sympa, du kitch seventies profondes ou du navet somnolent. Moi, j'ai un faible irrémédiable pour toutes ces imitations de la Hammer bien marquées par leur époque. Reste que ça doit pas être le meilleur Naschy.
Bon, y a quand même de quoi mettre sous la dent:
-On découvre notamment que Satan, qui répond toujours quand l'appelle une équipe de gitans ibériques gitannant comme jamais gitans n'ont gitanné, Satan disais-je a en réalité l'aspect d'un bonhomme en col roulé, gants noirs et cagoule.
-On apprend que, quand on s'appelle Waldemar, mieux vaut éviter de laisser dans son havre secret entrer la soeur, pucelle et jalouse, de sa copine, car elle risque de réclamer de ne pas "sortir dans le même état qu'elle est entrée".
-Les transformations en loup-garou, c'est rapide, c'est poilu, et ça fait un bruit de tuyauterie.
-A signaler enfin, un montage de séquences à la truelle, dont le résultat est pour le moins, heum, saccadé.