Signes de Vie (Lebenszeichen)
1968 Allemagne N&B
Un film de Werner Herzog
avec Peter Brogle, Wolfgang Reichmann, Athina Zacharopoulou
Stroszek, un soldat allemand, revient du front avec une blessure au front et se retrouve affecté, en compagnie de deux collègues et de sa femme, dans une île de Crête écrasée de soleil, où les gens ne parlent pas allemand, et où ils sont laissés sans aucune mission, sinon garder un dépôt d'armes abandonné qui n'intéresse personne. Ils se font chier comme des rats morts. Ils trompent l'ennui en foutant rien. Ils confectionnent un piège à cancrelas dans un erlenmeyer qui donne des résutats satisfaisants mais essuient un grave échec en tentant d'hypnotiser une poule. Mais bientôt, Stroszek, miné par l'inactivité, commence à devenir vrai bredin (comme on dit dans la Bresse). Victime d'une crise de paranoïa, il tue un âne puis incendie une chaise.
Ce premier long métrage de Werner Herzog est aussi bien voire même mieux que certains autres. Il contient en germe ses films futurs avec des personnages laminés par la nature, en quête d'un rêve inacessible ou chargés d'une mission absurde et qui pètent les plombs. Raconté en grande partie à la manière d'un documentaire (imaginez un docu sur des gens qui s'emmerdent) le film se pique à l'occasion de réflexions drôlatiques et d'humour à froid. Et puis c'est bien filmé, surtout les travellings à pied avec une caméra sans stabilisateur. Un bon film pas du tout chiant, malgré son sujet.
