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Il parait qu'il n'existe plus que deux affiches originales de ce film et que l'une d'entre elle, vendue aux enchères, détient le record de l'affiche la plus chère de l'Histoire.

La Momie (The Mummy)
1932
Réalisation: Karl Freund
Avec: Boris Karloff, Zita Johann David Manners et Edward van Sloan

En 1923, lors d'une expédition dans la Vallée des Rois, trois scientifiques mandatés par le British Museum mettent au jour la tombe d'Imhotep (Boris Karloff), grand prêtre du temple de Karnak en 1800 avant J.C.. Enterré vivant pour avoir dérobé le Livre sacré de Thot, dont il espérait se servir pour ressusciter Anksenamon, une prêtresse dont il était l'amant, Imhotep est réveillé par accident par ces mêmes scientifiques et tente de retrouver la réincarnation d'Ankhsenamon, qu’il trouvera en la personne d’une anglo-égyptienne, Helen Grosvernor(Zita Johann)...

La Momie est la première réalisation du cinéaste allemand Karl Freund, et passe pour être son meilleur film avec « Les mains d’Orlac ». Karl Freund avait auparavant hanté les plateaux de tournage en Allemagne, travaillant notamment avec Fritz Lang ou Friedrich Wilhelm Murnau, ce qui est visible dans certaines scènes de ce film, qui ne sont pas sans rappeler les oeuvres des deux maîtres cités précédemment (voir à ce propos la scène du réveil d‘Imhotep qui, du point de vue de la réalisation est une véritable merveille). Il était d’abord question de confier la réalisation à Tod Browning (qui avait réalisé « Dracula » l’année précédente), mais celui-ci refusa en craignant d’être accusé de faire un « Dracula-bis », tant, il est vrai que l’histoire de La Momie rappelle en de nombreux points Dracula (d’autant plus que les personnages du jeune premier et du vieux scientifique pétri de sciences occultes sont joués dans les deux films par les deux mêmes acteurs (David Manners et Edward van Sloan)).
Réalisé dix ans après la découverte de la tombe de Toutankhamon (et dix ans après que les journaux soucieux de vendre du papier aient inventé cette célèbre histoire de malédiction), La Momie reçut lors de sa sortie un accueil timide, autant de la part du public que de celle de la critique; cela ne l’a pas empêché de devenir une référence dans le domaine des films d’horreur, et a inspiré nombre de cinéastes (voir à ce propos la scène finale qui n'est pas sans rappeler les fins d'Indiana Jones).
Ajoutons aussi la prestation de Boris Karloff, dont le visage et le charisme crèvent littéralement l’écran et confirment aux rares hérétiques qui en doutaient qu’il était bien l’un des plus grands acteurs de son époque, prestation aidée par un maquillage dantesque qui nécessitait plusieurs heures de pose par jour.

Je préfère "Mad Love". Grosse déception pour ma part : on ne voit la momie que deux secondes, et le cadre Egypte+archéologie fait un peu cliché aujourd'hui (sans parler de la réincarnation qui est sans doute le procédé scénaristique le plus éculé qui soit).

Sinon, dans une interview à "Fantastyka", Zita Johann a déclaré qu'elle avait fait deux arrêts cardiaques pendant le tournage parce que Freund l'avait forcé à rester debout pendant 48h car il ne voulait pas que sa robe soit froissée.

['Faut dire que la pose du costume complet nécessitait huit heures par jour et que le costumier avait oublié l'hypothèse que Karloff ait besoin de se soulager]


Freund a plus ou moins tenté de lui faire quitter le plateau, en raison du caractère bien trempé de l'actrice qui risquait de lui causer des soucis.

Exemple: dans la scène finale, elle porte une tenue de vestale que l'on pourrait qualifier de "legère", c'est une idée de Freund qui pensait qu'elle refuserait de porter ce costume et qu'elle s'en irait. Zita Johann, qui avait flairé le piège, a accepté contre toutes attentes et a même demandé à ce que la scène ne soit pas censurée.

En l'occurence, cette scène n'aurait été censurée qu'à sa demande car il n'y avait pas alors de code de décence dans le cinéma, ou tout du moins ce code n'était pas encore imposé. Des poitrines dénudées, on en trouve dans beaucoup de films, jusqu'en 1934, année où le code est devenu obligatoire. Une tenue "légère" (j'ai vu le film et je n'ai pas le souvenir de quoi que ce soit d'indécent), c'était presque banal.

A la base, le remake du film devait être réalisé par Joe Dante, qui voulait faire un film ancré dans notre époque. Il a jeté l'éponge, comme souvent, devant l'acharnement des studios qui voulaient faire un film d'époque, "comme le film de Karl Freund". Oui, les responsables du projets n'avaient pas compris que le premier film n'était pas un film d'époque mais que les habits et les voitures étaient vraiment comme ça dans les années 30...