Décidément, à l'époque, dès qu'un bout de canine dépasse, fallait que les traducteurs français collent du Dracula sur l'affiche.
Un très bon cru de la Hammer tardive, ma période préférée (au risque de passer pour un hérétique), car tellement kitsch. Une sombre histoire de jumelles partagées entre bien et mal, entre les mains d'un Cushing inquisitorial et d'un sous-Alain Delon très très fat, serviteur du Malin par désoeuvrement.
Le côté réjouissant de ce film tient non seulement à son rythme relativement nerveux mais surtout à l'incohérence rare du scénar. La première moitié du film donne l'impression que les scénaristes chopent toutes les idées qui leur traversent l'esprit, comme si tout était plus ou moins improvisé. Le héros bellâtre ne se montre qu'après trois-quart d'heures, certains crimes demeurent non élucidés, on massacre de la jouvencelle à tour de bras, on foire des messe noires, on ressuscite des proto-Comtesses Bathory, j'en passe et des meilleures.
Il n'en demeure pas moins que certaines scènes, typiques du style, hum, chargé de la Hammer finissante, sont visuellement somptueuses. A condition, bien sûr, de ne pas avoir trop bon goût.