Je pourrais répondre à ta question d'il y a six ans d'ici peu étant donné que je me suis commandé récemment tous les films du monsieur sortis chez Neo Publishing... Pour le moment, j'ai juste vu (en plus de La terreur des morts-vivants) Satan's slave qui marie plutôt bien le thème du "satanisme" avec une ambiance typiquement anglaise. Par moment, on y retrouve un style qui rappelle la Hammer avec sa capacité à faire naître l'angoisse par des cadrages travaillés d'architectures typiquement british.
D'après ce que j'ai lu, Satan's slave serait le film le plus réussi de Norman J. Warren, cinéaste de films fauchés qui est rattrapé une scène sur deux par le manque de moyens ainsi que le manque de professionnalisme de ses comédiens. La terreur des morts-vivants en est un exemple flagrant. Pour une scène réussie comme celle du meurtre dans l'escalier, bien gore comme il faut, deux autres sont ratées (la voiture possédée, scène qui marche bien jusqu'au moment où le véhicule s'envole...). Et je ne parle pas de l'acteur principal, extraordinairement monolithique ou de la scène où sa soeur est possédée et s'avance vers lui avec une épée...
Il y a sans doute du trop plein dans les films de Warren, conséquence d'un véritable enthousiasme et d'une volonté d'aller au bout de projets beaucoup trop ambitieux rapport à leur budget et délais de tournage/montage/sortie. Trop de genres ou de sous-genres sont combinées dans des scènes qui auraient gagné à durer moins longtemps, à s'en tenir à une seule idée, sans chercher constamment la surenchère. Mais c'est ça qui fait qu'au final, on s'attache à ses films et on a envie d'en voir plus.
Norman J. Warren n'est pas un réalisateur nanar car même si ses films flirtent une scène sur deux avec le ridicule, il suffit que, le temps de deux ou trois scènes, il puisse aller au bout d'une idée (moins avec un budget qu'avec de bons cadrages et un bon montage) pour qu'on s'attache vraiment à son oeuvre. Ici, même si la toute première scène est ratée, l'idée même d'en faire à la fois un "flashback" d'une malédiction familiale ET AUSSI le vieux coup du "en fait ils étaient en train de regarder un flim" (puisque nos héros regardaient le film inspiré d'une supposée malédiction planant sur la famille du réalisateur) donne d'emblée un certain cachet au métrage. Voir apparaître "The end" à l'image sur un rire assez glaçant de l'ancêtre est efficace. De la même façon, la toute fin du film, se bouclant en quelques trente secondes par un dernier effet gore, fonctionne aussi très bien.
Enfin, il faut parler du titre du film, symptomatique du syndrome dont parle Edgar Wright dans le making of de sa fausse bande-annonce du projet Grindhouse à savoir ses films anglais sortis hors du territoire avec des titres sensément accrocheurs mais sans vrai rapport avec le contenu du métrage. Parce qu'ici, il n'y a pas vraiment de Morts-Vivants, plutôt des fantômes, des démons ou des esprits vengeurs. Le titre original, Terror, est bien plus adapté ainsi que les titres espagnols et brésiliens qui évoquent plus le diable ou un démon. Que le film soit sorti en France peu après la vague de films de Morts-Vivants consécutifs à la sortie du Zombie de Romero est sans doute une coïncidence...