Vu sur Action, "La Brigade du Diable" de Andrew V. McLaglen (1968)
DEJA ENTRE EUX DES ENRAGES DE LA VIOLENCE ALORS QUEL SORT RESERVAIENT-ILS A L'ENNEMI !! (accroche française)
Un film librement inspiré des exploits de la United States First Special Service Force, qui était un commando mi-Américain mi-Canadien chargé de faire le poing de force derrière les lignes ennemies. En 1942, en pleine amitié franco-nazie (que nous, les modos, apellons "la belle époque" avec force soupirs nostalgiques), les gars se sont parachutés chez les Ritaux avec pour mission de grimper sur un caillou avec des Boches dessur. Comme ils étaient malins, les Ricains, ils ont grimpé le caillou avec des cordes par la face Nord alors que les Allemands surveillaient l'Italie du Sud, du coup ils ont pris les mitrailleuses à contre-pied, non sans une perte substantielle d'une partie de leur effectif, évaluée à 39% selon les Historiens. L'histoire ne dit pas pourquoi ils n'ont pas directement été parachutés en haut du caillou, ce qui leur aurait évité de grimper, ni pourquoi ils ne leur ont pas directement versé des grandes giclées napalm sur la gueule depuis un hélico, c'est ce que Nick Nicholson aurait fait, mais bon...
Le film prend des libertés avec l'histoire puisque les Ricains sont décrits comme un commando de mercenaires sortis de prison pour une opération suicide, alors que dans la réalité, non, c'était des bucherons et des guichetiers de la poste mais c'était plus cool avec des taulards, d'autant que, souvenons-nous, "Douze Salopards" fut le gros succès de l'année 1967.
Autre négligence historique, le fait que William Holden n'est pas moustachu (il a refusé la moustache postiche qu'on lui a présentée sur le tournage en disant "ah non, là, ça va pas être possible !", du coup, c'est le chef des Canadiens qui en a hérité : fort beau spécimen !) et aussi le fait que la bataille se déroule en plein jour, alors que c'était une attaque nocturne en vérité. Le cinéaste n'était pas prêt à nous infliger 2h10 de combat dans le noir, tout le monde n'a pas la conscience professionnelle de Al Bradley.
A part ça le film est sympa mais assez nul quand même, Andrew McLaglen est un gentil tâcheron qui a passé sa vie à faire du sous John Ford/Raoul Walsh et là on est en plein dedans. C'est le genre de film que Cinéma 68 aimait bien défoncer, même si ça se regarde mieux que certains navets fauchés du Nouveau Cinéma encensés à la même époque. Mais bon attaquer de pauvres nazis dans le dos, ça n'est pas très glorieux, ce n'est pas en glorifiant ce genre de comportement que nous trouverons notre place au sein du Nouvel Ordre Mondial.