Avant
Matilda, après
La guerre des roses, et à peu près en même temps que le Chaplin d'Attenborough et le Malcolm X de Spike Lee, De Vito s'était attaqué à un autre mythe américain, le célèbre James Riddle Hoffa.
Pour résumer rapidement ce que l'on peut aussi trouver sur Wikipédia ou dans certains romans d'Elroy, Hoffa était à la tête d'un puissant syndicat de camionneurs, les Teamsters, dont il utilisa l'argent des caisses de retraites pour blanchir l'argent de la mafia. Je n'ai pas très bien compris comment, mais le procédé était suffisamment illégal pour qu'il se retrouve à passer quelques années en prison. Il sera libéré par Nixxon, à la seule condition qu'il renonce à la gestion du syndicat, puis disparaîtra mystérieusement de la circulation.
Dans le rôle titre, on retrouve donc Jack Nicholson.
Tour à tour finaud, tour à tour polisson, tour à tour gangster... L'acteur parfait pour incarner cet homme qui ne reculait devant rien pour obtenir ce qu'il désirait.
De Vito, sûrement rassuré par la performance de Joe Pesci dans les affranchis, s'attribue le rôle de l'homme de main loyal mais brutal. C'est à travers les émotions de son personnage que nous sera racontée l'histoire de l'incontrôlable Hoffa.
On a quand même du mal à croire que Danny DeVito, puisse impressionner des hommes deux fois plus grands que lui, même l'arme à la main.
Au Secours, y'a un peck qui me menace ...
Un bon casting ( J.T. Walsh, Armand Assante, John C.Reily ), une restitutions honnête des décennies que traverse le film ( 40-70 ) , et une mise en scène correcte. Pas grand chose à critiquer de ce côté là.
Par contre, De Vito semble avoir maladroitement tenté quelques ellipses passe-passe à la Citizen Kane. C'est parfois touchant comme un court métrage d'étudiant qui aurait voulu jouer au grand, d'autre fois franchement navrant, comme la transformation de traces de pas dans la neige en alvéoles de balles de golf.
Du côté de l'histoire, on tente d'expliquer qu'Hoffa a beaucoup œuvré pour la cause des camionneurs, que s'allier aux mafieux qui contrôlaient déjà le syndicat était la seule manière de faire avancer les droits des teamsters. Moui. Sans aller jusqu'au dingue à la machette de James Elroy, je pense que le personnage d'Hoffa était quand même une sacrée crapule.
Mais curieusement, un peu à la manière de Bernard Tapie chez nous, Hoffa, ce magouilleur débrouillard qui s'est fait tout seul reste encore très populaire aux Etats-Unis. Sa disparition et l'absence de coupable ou de cadavre a aussi créé un bon nombre de légendes et de blagues ( notamment dans Bruce tout puissant )
Une autre preuve de la popularité du nom d'Hoffa : son fils, James, sera élu en 1998 à la tête du même syndicat de camionneur que son père ( il militera d'ailleurs activement pour la dernière campagne d'Obama ).
A noter aussi que ce syndicat de camionneurs pourrait bien être celui dont il est souvent question dans le "Casino" de Scorsese.
Est-ce que quelqu'un d'autre l'a vu ?
_________________
wallflowers a écrit:
bon les loosers, vous êtes gentils mais évitez de me parler comme des geeks ultimes, ça m'emmerde un peu.