Pour faire de son film un vibrant éloge à la tolérance, Lynch a complètement sacrifié la réalité des faits (Merrick n'a jamais tissé de liens d'amitié avec le docteur et n'a jamais été brutalisé par son exploiteur).
J'ai trouvé intelligent que le film mette autant de temps avant de "montrer" Elephant Man histoire de ménager le suspense quant à son apparence (à tel point que je me demandais si on allait bien le voir ou juste se contenter des plans en contre plongées et des ombres jusqu'à la fin). Même si on a tous eu le même mouvement de recul que l'infirmière à sa première vue, on se familiarise pourtant très rapidement avec l'apparence si perturbante de Merrick.
De très bons moments :
- la réplique que tout le monde a retenu : "je suis pas un animal, je suis... un être humain !!!"
- l'Adagio de Samuel Barber pour une fois vraiment bien calibré pour un film (ce plan final

).
- la première fois où le docteur voit Elephant Man
et se met à pleurer. Dommage qu'Anthony Hopkins soit aussi transparent dans le film malgré ce rôle central.
Ellephant Man s'est fait souffler sa statuette de meilleur film lors des Oscars par un Redford largement oublié depuis. Une des injustices comme le prix goncourt refusé à Voyage au bout de la nuit de Céline.
PS : voici à quoi aurait ressemblé Joseph "John" Merrick sans sa maladie
http://www.eurekalert.org/images/releas ... Morph5.jpg