Bon un texte plus fouillé :
Et si on avait tout simplement un des meilleurs films des années 2000? Le genre d'oeuvre qui s'impose d'emblée comme incontournable et qui laissera une trace dans cette décennie cinématographique. Il faudra surement laisser vieillir ce
There will be blood pour en être sur ,mais il s'impose d'ores et déjà comme un sérieux prétendant au titre de film de la décennie.
De P.T. Anderson, oubliez tout. J'ai beaucoup aimé ces précédents films mais ils souffrent incontestablement de la comparaison avec son cinquième film, saga épique contant le combat entre un prospecteur de pétrole déçu par la nature humaine et un prédicateur avide de pouvoir.
Je vais être bref, il me manque un peu de recul pour parler encore de cette claque, mais outre la performance grandiose de Daniel Day-Lewis, la musique de Johnny Greenwood de Radiohead, ou le talent de mise en scène de P.T. Anderson (jamais un plan en trop, toujours droit au but, sens du spectaculaire,etc.), c'est la manière dont le réalisateur narre son récit qui est remarquable et le rapproche des plus grands. Dur, sec, violent et ambivalent, ce portrait d'un compétitif et d'un envieux dans l'âme sonde des profondeurs humaines très noires tout en détruisant subtilement le mythe du selfmademan et par la même occasion les racines du rêve américain.
L'allusion à Kubrick se comprend très bien à la vision du film. Même rigueur, noirceur de l'âme humaine et sens du grotesque et de l'ironie qui font merveille. A ce titre, la fin est merveilleuse quand on retrouve Daniel Plainview cloitré dans son Xanadu à lui et qu'après avoir congédié son fils, il se retrouve face à face avec son meilleur ennemi. Le regard et la phrase de Daniel Day-Lewis dans le dernier plan, le cadrage d'Anderson et tout le duel qui précède sont tout bonnement extraordinaires.
Comme les films de Kubrick, il faudra laisser vieillir
There will be blood pour y porter un jugement définitif mais voilà une oeuvre monstre qui fait penser qu'à 38 ans P.T. Anderson a une longue carrière devant lui et ça ça me rend heureux.
Si vous trouvez mes louanges excessives, je vous invite à aller voir le film, vous allez comprendre
