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Le Président des États-Unis nomme un juge de la Cour Suprême de l'Ohio, Robert Wakefiel, à la tête de la lutte antidrogue. Cependant, ce conservateur découvre que sa propre fille, Caroline, est toxicomane.
A San Diego, Helena Ayala mène une vie paisible avec son riche mari Carlos. Mais celui-ci est arrêté, accusé d'être un puissant caïd de la région. Du jour au lendemain, Helena se retrouve sans le sou. La seule façon d'assurer l'avenir de l'enfant qu'elle porte en elle, c'est d'écouler à son tour le stock de poudre blanche.
Les agents infiltrés de la Drug Enforcement Administration, Montel Gordon et Ray Castro, appréhendent le trafiquant Eduardo Ruiz, un subalterne de Carlos qui promet de témoigner contre lui à la Cour. Les deux officiers sont chargés de sa protection.
Au Mexique, le policier Javier Rodriguez travaille sous les ordres du général Salaza. Confronté à la tentation de l'argent, Javier résiste, mais la corruption le conduit à une situation intenable.

Steven Soderbergh est quelqu'un d'assez éclectique, qui suscite de la curiosité et fait du gros film (les Ocean's..., que je n'aime pas) et des films moindres qui font plus dans l'expérience (Bubble qui m'a vraiment intéressé).
Appréciant ce réalisateur, c'est l'autre jour que je découvre Traffic, film choral de part et d'autres de la frontière USA-Mexique avec une palette de stars.
Visuellement, c'est super. Le côté expérience de Soderbergh, caméra-épaule qui chope chaque détail et les transmet au spectateur, et une couleur différente pour chaque histoire, les distinguant bien clairement et comme si on les suivait filmées par des reporters différents.
Au niveau des histoires, malgré des moments où les acteurs ne sont pas convaincants et que la mise en scène fait trop brouillon, c'est un très bon "faux-documentaire" où on montre comment des personnes opposées (général mexicain, étudiants, dealers noirs, policier corrompu, femme riche de passeur, flics infiltrés) sans qu'ils n'y aient voulu d'ailleurs, liés de façons totalement différentes à la drogue, sont menées dans un gouffre qu'on ne pourrait remonter dans un monde où la drogue est roi. Sans expliquer quoique ce soit sur les effets néfastes, c'est sur le plan économique, politique et surtout sablier humain que c'est abordé, ce qui n'est pas plus rassurant et bien hallucinant. Le côté modeste et sincère de Soderbergh gagnant avec son ambition, la prestation de Benicio Del Toro est très bonne et c'est toujours une bonne chose qu'un film se finisse par un morceau de Brian Eno.