Revu avec grand plaisir ce film qui supporte sans aucun souci le temps qui passe. Retrouvez la côte est-américaine glauque et pluvieuse comme on aimait à la représenter auparavant au cinéma, avec ses ruelles insalubres et ses gens mal-aimables. C'est d'ailleurs l'un des sujets principaux du film : la ville décadente où nul ne réagit plus à rien, quelles que soient les atrocités qui y surviennent. Dès lors, pas étonnant que les grands visionnaires soient obligés de secouer bien fort le cocotier s'ils veulent se faire remarquer. Et pour le coup, on peut dire que le tueur de Seven atteint le podium sans difficulté, avec ses mises en scène macabres aujourd'hui encore inégalées. Qui n'a pas été traumatisé par la victime de la paresse (merci Rob Bottin !) ?
Fincher trouve le juste équilibre entre l'horreur absolue et les relations humains simples et plus intimes, développant ses personnages afin de les intégrer dans sa trame scénaristique morbide et ainsi conclure de manière sombrement flamboyante son film. J'ai beaucoup apprécié cet autre thématique de Seven qu'est la réflexion sur le caractère humain ou inhumain des criminels, chaque membre du duo polarisant une vision opposée de la nature humaine (un débat qui se poursuit, par exemple concernant les pédophiles qualifiés de monstres et exclus du genre humain).
