Alors voilà, autant j'ai pris beaucoup de plaisir à voir Bloody bird, pareil pour Dellamorte avec tout le bien que j'ai pu entendre sur ce film, mais je ne m'attendais pas à prendre mon pied comme ça avec Arrivederci amore, ciao.
S'attaquant cette fois au polar, Soavi est d'une générosité qui le place très haut dans mon estime. Bien que n'ayant pas vu ses autres films, il montre un renouvellement sur les différents genres abordés où il excelle à chaque fois. Offrant ce qui se fait habituellement, il se démarque par ses idées et son style qui n'en font jamais trop et nous donne ce que l'on attend pas (la scène du procès du point de vue d'une mouche). Et il ne laisse rien de côté. Cadres, personnages, montage, mise en scène, TOUT est top du top là où quelques baisses n'auraient dérangé personne. J'en étais tellement heureux qu'au bout d'une heure, j'aurais excusé le film si la suite était mauvaise.
Et comme bon polar italien, ça critique. Ici, la société italienne en prend pour son grade par la bourgoisie catholique qui est à l'image de ses personnages principaux, classe de l'extérieur et pourri à l'intérieur. Et jouant sur la beauté de son acteur, Soavi joue à nous attacher à lui pour toujours nous surprendre. A plusieurs reprises on ressent une profonde empathie pour lui et espère qu'il mènera une vie normale et honnête, avant de nous montrer le salaud qu'il est.
Et là où j'adore encore plus Arrivederci, c'est à ses allusions au cinéma de genre italien. Des allusions discrètes, jamais lourdes, où il ne se permet pas des facilités et qui font vraiment plaisir à voir tant ça transpire l'amour de ce cinéma. Après un début en Colombie où l'on suit le point de vue d'un cadavre humain sur un fleuve, on retrouve un cadre rappelant les films de cannibales des années 80, tournés en Colombie évidemment. C'est ensuite un night-club très chargé en lumières et excentricités qui convoque le cinéma d'horreur gothique des années 60 et l'amour des décors de Mario Bava. Mon préféré reste le personnage de flic corrompu sorti tout droit d'un poliziotesco, un personnage qui a l'air d'être fait pour Umberto Lenzi et être joué par Tomas Milian. Ses excès m'ont beaucoup fait penser à Brigade spéciale d'ailleurs. Quant au giallo, celui-ci apparaît le temps d'une scène très marquante à la fin. D'autres références ont dû me passer sous le nez, ce qui me fera des occasions de le revoir et le redécouvrir !
De l'or en barre.


