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A sa naissance, la petite Ella reçoit le don d'obéissance. En raison de cette malheureuse circonstance, elle ne peut s'opposer à aucune demande et vit souvent à la merci de personnes sans scrupules.
Afin de retrouver le contrôle de sa vie, Ella part en quête de liberté, seule face à sa mystérieuse malédiction. Ella doit affronter un royaume pleins d'ogres, de géants, de malicieuses belles-soeurs, de livres qui parlent et de complots diaboliques. Et, avec un peu de chance, elle trouvera l'amour sur son chemin.
Source: allociné
De loin, on pourrait croire à un énième film de princesse mais "Ella au pays enchanté" n'est pas que cela. Passant à la centrifugeuse les plus célèbre conte de fées, le long-métrage est une sorte de pastiche gentillet où la plupart des codes serait détournée. Dans l'esprit, on se rapproche un peu par moment des univers de Terry Pratchett ou Gleen Cook lorsque celui-ci nous narre les aventures de "Garrett Détective Privé". Ici, pas de mage incompétent comme Rincevent ou d'histoires policières mélangeant les univers de J.R.R Tolkien et Raymond Chandler mais on sent une volonté de ce rapprocher de cet esprit. Ainsi, les géants s'organisent en syndicat pour montrer leur déssacord avec le roi, le prince est un poster-boy ayant des tonnes de groupies, on prend l'escalator (manuel) au centre commercial du coin plein d'échoppes de magie et autres... . On retrouve tout un tas d'éléments n'ayant rien à faire là et venant apporter un ton différent et humoristique. Dommage que le film ne bénéficie pas de meilleurs moyens pour apporter plus de volume à ces petites folies. On regrette aussi que tout ceci ne soit finalement qu'une somme de gags, un par ci, un par là et qu'on ne nous propose pas quelque chose de délicieusement stupide et irrévérencieux sur la longueur, ce qui aurait pu nous donner le "Sacré Graal" des conte de fées. On retrouve bien Eric Idle à la narration, comme pour tenter de cautionner l'aspect délirant du métrage mais si tout ces moments drôles apportent de la fraicheur, on ressent aussi une certaine frilosité, comme si les responsables du projet n'avait pas voulu au bout des choses et s'était finalement raccroché à une histoire de princesse un peu bateau pour livrer un produit pouvant toucher un plus grand nombre de spectateurs potentiels. Néanmoins, reste une petite comédie pas vilaine, qui abuse peut être des deux ex machina mais c'est sans encore là aussi un moyen de se moquer des ressorts de certains récits merveilleux ("soudain, surgit le prince", "tout d'un coup, la fée apparut"...). On a droit à presque toutes les combinaisons possibles pour dénouer des situations qui, sans des interventions divines ou impromptues, seraient totalement bloquées.
En tête d'affiche, on retrouve Anne Hataway pas encore au top de sa carrière mais qui sait garder sa dignité devant les idioties qu'on lui demande de faire. Son personnage ayant reçu le don d'obéissance, elle doit toujours faire ce qu'on lui dit, "fait un saut à la bibliothèque" et hop, on la voit faire des petits bonds jusqu'à la pièce, "tiens ta langue" et la voilà qui se tient réellement la langue avec les doigts... . On aurait pu ressentir une certaine gêne de la voir faire n'importe quoi mais non, ses qualités d'actrice font la différence et si on ne peut pas dire que ce soit toujours très finaud, les situations comiques autour de cette particularité fonctionnent bien et ne sont pas là que pour faire gadget, elles ont une importance dans l'évolution de l'intrigue. Bref, si on peut regretter que le tout n'aille pas plus loin et se retrouve finalement à devenir un exemple du genre qu'il était venu bousculer, il reste assez de moments rigolos pour se divertir à peu de frais. Parfois, il ne faut pas en demander plus.
J'ai vu que le film est librement adapté d'un livre, je demande à voir ce que ça peut donner.