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En avril 1994, Kurt Cobain, leader du groupe Nirvana, créateur de la musique grunge et compagnon de Courtney Love, est découvert mort a son domicile de Seattle.
Trois ans plus tard, le réalisateur, fasciné par les personnalités de Kurt et de Courtney, décide de mettre en scène un film sur leur histoire d'amour loin des conventions et au-delà du scandale. L'opposition de Courtney à ses investigations va donner une nouvelle direction au film, qui évoque un univers où se confondent amour, pouvoir, argent, haine, drogue et succès.
Source: allociné
J’avais vu ce documentaire il y a longtemps, lorsqu’il était passé sur Arte et j’en gardais un bon souvenir. Un nouveau visionnage m’aura laissé une impression plus mitigé. Déjà parce que sous couvert de nous dévoiler la vérité sur la mort de Kurt Cobain, le film ne sait finalement pas où il veut en venir et ne semble avoir pour fil conducteur que l’impression du moment. On débute par une enquête sur le suicide de Cobain, avec un reporter qui vient poser des questions très orientés sur le bonhomme : était-il passionné par les fœtus ? Est-ce que vous croyez qu’il cherchait une mère de substitution dans ses relations avec les femmes ? Les interrogations du bonhomme semble sortie tout droit de « la psychanalyse pour les Nuls » et sont sans doute là pour nous amener aux raisons qui auraient poussé le leader de Nirvana à se donner la mort. Soit, les méthodes sont pas très fines mais c’est le but premier, semble-t’il. Puis, viennent les premières tentatives de déstabilisation de Courtney Love et ça prend une autre direction, Nick Broomfield commence à se demander pourquoi elle voudrait empêcher la sortie du film, enquête sur elle, son père, lequel a écrit un livre sous-entendant que sa fille est impliquée dans le meurtre de son mari (les réunions de famille en fin d’années doivent être sympa…). Donc, logiquement, on bascule vers la thèse conspirationniste, nous expliquant qu’il y a beaucoup de choses qui ne colle pas dans la version officielle. Puis enfin, vient le dernier chapitre où l’auteur, privé de financement, nous fait un doc sur le fait qu’il n’a pas pu finir son doc… .
Et c’est là tout le problème : à force de changer de sujet, le film n’approfondit rien. Parce qu’il n’y a rien à approfondir ? Peut être bien, dans le sens où on n’apprendra finalement pas grand-chose sur la mort de Kurt. L’idée de l’assassinat fait son chemin mais ne va pas plus loin qu’un simple doute, les « preuves » étant un alignement de faits troublants. Il y a le témoignage du meilleur ami qui, lorsqu'il a fait visiter la maison de Kurt au privé chargé de le retrouver lors de sa fuite de desintox, oubliera comme par hasard de montrer la pièce où on découvrira finalement le corps. Ou bien encore la dose de drogue retrouvé dans le sang qui aurait du l'empecher de se tirer une balle... ça plus d'autres choses mais il n'y a rien de vraiment décisifs et même si ça pourrait l'être, on ne creuse jamais la question. Et puis il arrive un stade où on finit par grandement douter de la sincérité du montage : le narrateur vient interroger un témoin, affirmant que Love lui aurait promis de l’argent pour tuer Cobain. Et pouf, comme par hasard, le mec passerait sous un train quelques jours plus tard. Un peu trop gros pour être vrai, surtout lorsqu’on voit la fiabilité du malfrat, personnage qu’on dirait sortie d’un épisode de South Park. Idem, on peut se mettre à penser que si Love fait des pieds et des mains pour empêcher l'achèvement du documentaire, c’est forcément qu’elle a des choses à cacher, c’est présenté de la sorte… . Alors qu’en fait, c’est peut être simplement parce que la dame était alors en plein boom dans sa carrière cinéma, venant de finir « Larry Flynt » et devant enchaîner avec « Man on the Moon ». Du coup, lorsqu’on veut se créer une virginité médiatique, on aime pas trop voir son passé de junkie ressurgir, sans pour autant tout de suite imaginer que ça pourrait avoir un lien avec des faits criminels. Broomfield a au moins l’honnêteté de reconnaître que le fond du problème vient surtout d’un désir de contrôle sur l’image du groupe et on sait à quel point Courtney veille jalousement sur les droits de Nirvana (ce qui se comprend lorsqu’on a un procès pour violence et/ou une désintox par mois à payer et pas le talent pour produire un album potable en plus de vingt ans de carrière…) mais il y a aussi une orientation un peu bizarre, voulant a tout prix donner dans le sulfureux, alors qu’il n’y a pas de quoi, cherchant à faire plaisir à ceux qui croient à la théorie de l’assassinat même lorsque les éléments viennent soutenir le contraire ou au moins mettre un peu de plomb dans l'aile de la thèse criminelle.
Dans ce cas, on se retrouve à la fin du métrage avec la sensation de n’avoir rien appris de neuf, si ce n’est qu’on peut faire un documentaire qui parvienne à faire rester les deux camps sur leur position à force de parler dans le vide. On retiendra tout de même quelques passages sympas, comme lorsque Broomfield va voir des « traqueurs » comme il les appelle, des sorte de paparazzi un brin plus intrusifs. Et faut dire que les deux gusses qu’ils nous présentent (dont l’un est un sosie très inquiétant de Robert Downey Jr) sont sans doute les journalistes à scandale les plus lamentables du monde, répétant dans leur loft leur «interview » de Courtney Love avant de se lancer têtes baissées à l’assaut du studio d’enregistrement où se trouve leur proie… . Bon, par contre ils ont oublié de charger la batterie de leur caméscope du coup, on verra rien de la rencontre, mais c’est pas grave mon coco, c’est ça l’investigation, on se prend pas la tête… . Assez émouvant aussi d’entendre le tout jeune Kurt, 2 ans, se prendre déjà pour une rock-star… . Mais dans l’ensemble, ça ne fait pas avancer le schmilblick. Courtney est tarée, Kurt avait des idées noires, leur relation était autodestructrice. Merci bien, cela dit, on était déjà un peu au courant.