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Big John Carpenter est de retour au cinéma, 10 ans après son dernier métrage (Ghosts Of Mars, 2001 déjà...) et quelques crochets dans des séries TV (Masters of Horror...). Ne cherchez pas si vous avez manqué ce film en salles, il est sorti directement en DVD sur le territoire français. Honnêtement, malgré tout le respect que l'on doit au réalisateur, c'est justifié.



L'histoire est classique: Dans les années 60, une mystérieuse jeune fille, dont on ne connait pas l'histoire, est enfermée dans un hôpital psychiatrique avec quatre autres adolescentes. Un mystérieux fantôme rôde dans les couloirs...
Ce n'est pas très original comme pitch , comme vous pouvez le constater. En tant que tel, ce n'est pas gênant, après tout, Halloween ou The Thing n'ont pas non plus des histoires bouleversantes. Cependant, derrière les deux films cités, il y a la patte d'un maître, une ambiance, des thèmes forts. Ici, tout est banal, cliché, commun. Le mystérieux fantôme est exposé sous toutes les coutures (rien de mieux pour casser l'ambiance!), les actrices jouent mal et le décor de l’hôpital psychiatrique est sous-exploité (on a l'impression de voir une adaptation du Club des 5). Le pire étant le twist final qui est un copié-coller de celui d'Identity. Et c'est là où le film est le plus décevant: Big John a souvent su conclure ses films d'une manière fort, brillant et cohérente (New-York 1997, Le Prince des Ténèbres...). Pour The Ward, c'est raté.

Je suis bien d'accord, d'ailleurs j'avais dit la même chose sur Allo Ciné

Ambiance pas assez travaillé,
fin qui s'annonce à l'avance,
personnages surjoués et trop caricaturaux.

Clairement du boulot de commande purement alimentaire pour Carpenter. Après, c'est un film qui se laisse voir et qui est au moins réalisé avec professionnalisme (la scène du monte-charge par exemple) plutôt que de la jouer "Je vais faire ça vite fait et y aura bien des fans de moi pour dire que j'ai fait essprès de le bâcler pour faire un gros bras d'honneur au système !".

En fouillant un peu, on retrouve le sens des cadrages du maître et sa façon de filmer un mal invisible et impossible à stopper. J'aime bien le casting des seconds rôles (le personnel de l'asile), les scènes d'exécutions sont efficaces mais le scénario est vu et revu pour ce qui restera sans doute le film le moins personnel de sa carrière. Mais ces dernières années, on a vu d'autres réalisateurs autrefois cultes se vautrer bien plus lamentablement (parfois même en persévérant).

Après, je serais curieux d'entendre ce qu'il raconte dans son commentaire audio du film.

Amber Heard a quand même le chic pour jouer dans des projets nuls et/ou qui en chient pour sortir dans des conditions décentes.

Oui, d'autant plus que la jeune fille a, à mon sens, un vrai potentiel d'ingénue perverse. Elle était très bien dans All The Boys Love Mandy Lane...

Moi j'pense que Carpenter a fait essprès de le bâcler pour faire un gros bras d'honneur au système.

Nan, je sais que je l'ai vu et je me rappelle que j'en avais un souvenir assez bon sans tomber en extase non plus. Y avait même de grosses facilités (comme des "jump scare") qui m'ont étonné du sieur Carpenter. Mais c'est tellement à la mode ces machins là.

Cependant, j'en ai pas énormément de souvenirs. Je ne me rappelle plus trop ce qui se passe ni comment ça se finit. J'ai plus de souvenirs de ses épisodes de "Masters of Horror" que de "The Ward". Un film assez anecdotique dans la filmo de Big John donc.

Je l'ai finalement vu il y a quelques semaines. Un film anonyme (un comble vu son réalisateur), à l'histoire cousue de fil blanc si bien que le twist tombe complètement à plat. Et que dire de ce dernier plan nullissime ?

John Carpenter, c'est un de mes totems.

Après de dix ans sans nouvelles (excepté les deux épisodes de Masters of horror), forcément, on se jette un peu dessus.

Il y a des films assez moyens dans sa filmo. Mais tous bénéficient, au détour de chaque plan, de cette griffe qui fait toute la cohérence de son oeuvre. Là, j'ai pas trouvé. Je n'ai même pas cherché. alors mauvais film, pied-de-nez au système, obligation alimentaire... Oui, pourquoi pas. Mais il y a si peu de Carpenter dans celui-là que ce n'est qu'un film inintéressant, en-deçà de l'ordinaire de la production d'épouvante.

Et dire qu'il va peut-être achever sa carrière là-dessus...