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47 Ronin - Carl Rinsch (2013)
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Auteur:  Kobal [ 07 Fév 2015 18:55 ]
Sujet du message:  47 Ronin - Carl Rinsch (2013)

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Une affiche qui se moque un peu du monde en mettant en avant un gus (certes joliment tatoué) qu'on aperçoit 30 secondes.

Voici donc le dernier flop de Keanu Reeves, une réinterprétation de la geste des 47 ronins partis venger la mort de leur daimyo déchu, à la sauce med-fan. Premier point qui pique un peu : les CGI sont vraiment moches, enfin plus précisément leur intégration numérique car le design du bestiaire fantastique est pas si mal (la gloumoute finale est pas dégueu et j'ai bien aimé le look des Tengu). Les forteresses en 3D font par contre très artificielles. Et c'est dommage car par ailleurs, les costumes et les décors sont vraiment splendides, la production n'a pas mégoté sur la reconstitution culturelle, surtout quand on voit que tout a été créé pour le film.

De plus, l'action est au RDV, ça se bastonne, à 2 ou à plein, avec une jolie mise en scène de l'infiltration finale du château durant laquelle les bonnes idées s'enchainent (les gardes du fond qu'on bute en 3 secondes pour leur piquer leur casque et les remplacer mine de rien). Les acteurs assurent leur choré et ça fait plaisir de retrouver Horoyuki Sanada qui a toujours la classe (un peu au détriment de Keanu qui fait plus dans l'inexpressivité que dans l'émotion retenue, mais bon, c'est sa marque de fabrique).

Mais alors qu'est-ce qui coince ? Sans doute que 47 Ronin manque d'un véritable souffle épique, quand bien même il tente de le piquer au Seigneur des Anneaux (les cavalcades dans des paysages qui sonnent plus Terre du Milieu que Japon ou le troll des cavernes hollandais), et il retombe parfois dans un travers pseudo-rôliste (le village des forgerons ?!).
Le terrain narratif est trop balisé : le méchant est méchant (il sourit de manière sardonique), les gentils sont naïfs et racistes mais ils ont de la bravoure et de l'honneur, Keanu et la princesse Asano rêvent un amour platonique interdit, tout le monde parait un peu concon et in fine, on se fiche un peu de la trajectoire de ces personnages pour qui on a du mal à ressentir de l'attachement (sauf Sanada à la rigueur, qui arrive à emporter le morceau avec son charisme). Et perso, j'ai toujours du mal avec les films d'allure nippone tournées par des studios américains où tout le monde cause en Anglais avec un accent jap.

Cet équilibre inégal donne donc à 47 Ronin un statut de série B friquée qui vaut largement le coup d'oeil pour peu qu'on ne s'attende pas à un grand film d'aventure.

Auteur:  skunkhead [ 08 Fév 2015 20:29 ]
Sujet du message:  Re: 47 Ronin - Carl Rinsch (2013)

ah oui, j'ai eu le même sentiment en face. Hors un keanu reeves pas très inspirant, on a de beaux décors, de très beaux costumes, une recherche de souffle, et pourtant, on reste dans la série B de bonne qualité, loin de l'intention des producteurs. En même temps, quand un tel film, lancé au Japon avec force promo fait un bide dans son public-cible, il y avait de quoi s'inquiéter un peu. Je crois que le film souffre de ses idées et de leur absence. Absence d'idée, au sens où on a un peu tout déjà vu ailleurs, en mieux : un peu de 300, un peu du seigneur des anneaux, un peu de pirates des caraïbes, avec beaucoup de soin, mais c'était nettement mieux dans les films d'origine où ça faisait plus sens. Et puis une recherche d"idée, sérieuse, mais mauvaise : on a une base de départ magnifique, un conte-récit ultra-populaire, extrêmement prenant, tendu, sombre et puissant, et on rajoute du fantastique là où personne ne le demandait, une sorcière légèrement folle du cul pas vraiment nécessaire même si elle est agréable à regarder, et un personnage central qui n'était pas dans le matériau d'origine, et qui finalement jure avec lui comme un charretier pris sur le périph' à 18 heures. Au coeur du récit, on a un enjeu de fidélités contrariées, liées au statut des personnages et à leur devoir... Et on colle au milieu un keanu qui nécessairement ne peut pas être partie prenante à un tel conflit, justement du fait de son statut. D'accord, on peut imaginer plein de choses, mais tel quel, avec la meilleure volonté, ça marche pas. Dommage, mais pas un mauvais moment.

Auteur:  Kobal [ 08 Fév 2015 22:08 ]
Sujet du message:  Re: 47 Ronin - Carl Rinsch (2013)

C'est vrai que le concept de minaudage a dû être inventé pour la sorcière. :-D

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