Le film fonctionne plutôt bien tant qu'il reste dans la suggestion et l'exploitation de l'imagerie classique de la hantise immobilière. On n'a pas envie de regarder le papa descendre explorer la cave, la maman jouer à cache-tape (un jeu par ailleurs assez dangereux, même en l'absence de spectre haineux), la gamine regarder sous son lit ce qui pue comme ça (elle souffre d'une version alternative de tire sur mon doigt : là, c'est je tire sur ton pied et c'est moi qui pète), etc.
L'arrivée du couple de démonologistes relance l'intérêt grâce à leur approche catho-technologique qui modifie les perspectives d'approche de la peur ; le canevas du film fait alors fortement penser à Poltergeist mais j'imagine que le film de Hooper/Spielberg s'inspirait déjà de la true story des Warren (car je vous rappelle que le film est based on a true story). Une aparté au sujet de ce couple : l'idée d'avoir chez soi une pièce entièrement remplie d'objets maudits ou hantés est discutable (surtout quand on a une gamine) mais c'est encore plus hallucinant de voir que ça aussi, c'est de la true story !
Brefle, si on revient à la mouture romancée de James Wan, la dernière partie est moins flippante car les éléments fantastiques s'exposent en pleine lumière. Mais l'exorcisme final reste bien sympa surtout qu'il faut causer latin tout en faisant des cascades pour éviter les armoires qui s'effondrent ! Par contre, le film fait l'impasse sur la conduite à tenir après ce genre d'épreuve mystique. Doit-on rester dans la maison et retrouver l'insouciance de ceux qui auraient oublié les atrocités passées ou récentes, ou bien faut-il revendre le bien en précisant les travaux de rénovation spirituelle réalisés et ainsi empocher une plus-value ? Vivement la suite pour résoudre ce mystère !