Écrit et réalisé par Bill Condon (connu pour le film Dreamgirls) avec le concours de l'auteur du roman d'origine, Christopher Brahm, et co-produit par Clive Barker,
cette fable biopic retrace les atermoiements de James Whale, le réalisateur des deux premiers Frankenstein et de l'Homme Invisible, au crépuscule de sa vie solitaire. Incarné par un Ian McKellen en grande forme, Whale est un jour subjugué par son nouveau jardinier Clayton Boone, joué par un Brendan Fraser tout en fragilité fruste, montrant son extrême vulnérabilité. C'est un film plutôt élégant qui parvient à équilibrer ses éléments les plus épicés (Whale a tendance à chercher la compagnie de jeunes hommes et de s'amuser de leur pudeur) avec un sens du drame qui vous prend comme un sanglot vous étouffe la gorge.
Je vois ce film comme un très bon complément au Ed Wood de Tim Burton. Là où Burton nous montrait un réalisateur débutant encore empli de rêves et d'illusions, Condon dépeint un Whale au bout du rouleau, hanté par les souvenirs de la Première Guerre Mondiale, ses amours tragiques, et sa carrière vouée à se résumer à des films d'horreur, certes iconiques, mais occultant le reste de ses aspirations. Bref, sortez les mouchoirs mais préparez-vous aussi à être bousculés.