Wikipédia a écrit:
L'Amérique latine, et singulièrement le Brésil, est en proie à une agitation certaine : des hommes politiques sont assassinés lors d'attentats-suicides perpétrés par des meurtriers kamikazes agissant comme en état d'hypnose. Hubert Bonnisseur de la Bath, alias OSS 117, est envoyé sur place par la CIA pour enquêter.
Plus rythmé que
Banco à Bangkok pour OSS 117, ce troisième opus des adaptations cinématographiques du héros créé par Jean Bruce est un divertissement pulp assez enthousiasmant. Frederick Stafford remplace Kerwin "Sinbad" Matthews et le personnage devient moins muffle, moins goujat, plus courtois, en deux mots : mieux élevé. Il fait même preuve de modestie à un moment. Bon, sa technique de drague reste la même :
"Vous êtes une brune aux yeux verts. Or, il se trouve que la femme que je vois dans mes rêves est toujours une brune aux yeux verts." Mais son interlocutrice, au lieu de fondre d'amour à ces mots comme dans le précédent, a la clairvoyance de lui répondre :
"Vous dites ça à toutes les femmes."Les décors sont superbes (on est loin du Mexique reconstitué à Barcelone de
Coplan ouvre le feu à Mexico) et les moments de bravoure généreux et mémorables : un combat au chalumeau dans une pièce prenant feu au fur et à mesure, la voiture d'Hubert traversant un mur de flammes qui fait cramer les pneus du véhicule, une baston dans un avion en plein vol, une bataille rangée finale digne d'un James Bond et Frederick Stafford sautant d'un avion pour voler au secours de Mylène Demongeot emportée dans les chutes d'Iguazu (images assez impressionnantes où les deux acteurs ont risqué leur vie sans doublures).
On appréciera la prestation de Raymond Pellegrin en traitre en proie aux remords ainsi que la présence de Dominique Zardi, le second couteau le plus reconnaissable du cinéma français d'après-guerre, dans un petit rôle de sbire en duo avec son partenaire habituel Henri Attal. L'Australien natif de Tchécoslovaquie Frederick Stafford, représentant en pharmacie et ancien champion de natation et de hockey sur glace, que rien n'aurait prédestiné à devenir star de cinéma s'il n'avait rencontré Hunebelle dans un hôtel, n'est pas épargné par sa partenaire Mylène Demongeot, qui souligne toutefois qu'il était très beau et très gentil. Il affiche tout du long un petit sourire en coin, sans jamais changer d'expression faciale, mais son physique passe bien à l'écran et le doublage de Jean-Pierre Duclos fait le reste. Outre Mylène Demongeot, les Hubert Girls sont la reine du doublage Perette Pradier et la blonde aux yeux bleus Annie Anderson, actrice fétiche d'André Hunebelle qui se suicida à 30 ans.
Comme toujours, Hubert est trop fort (c'est pour ça qu'on l'aime), mais il est parfois étonnamment négligeant, oubliant de refermer le robinet de sa baignoire, ce qui provoque une inondation dans sa chambre d'hôtel. Quelques détails de l'intrigue sont aussi restés un peu flous, comme l'implication exacte du personnage d'Annie Anderson et de son petit ami.