Aujourd'hui c'est moins un film que son réalisateur que j'aimerais présenter.
Alain Margot est un réalisateur et photographe suisse originaire de Sainte-Croix et ayant élu domicile à La Chaux-de-Fonds.
Il est le co-fondateur d'une maison hantée locale, ouverte chaque vendredi 13 et 11 septembre, humour noir oblige. Ses activités l'on amené
à collaborer pour la radio télévision suisse romande et réaliser plusieurs clips pour des artistes locaux. Il est surtout
un ami de la famille et j'avais figuré dans l'un de ses films indépendants, le Mystère du Doubs.

En 2014, il réalisa le documentaire Je Suis Femen, sur les Femen originelles d'Ukraine (et pas leur récupération française un peu opportuniste).
Ces femmes ont risqué leurs vies et leur liberté pour se battre sur des droits pourtant fondamentaux. Le documentaire suit leur combat, leurs multiples
arrestations par les forces de l'ordre et enfin leur exil en Europe occidentale, de la Suisse à la France. Oxana, peintre d'icônes et responsable de l'identité visuelle
du mouvement, est rapidement devenue la muse d'Alain.
La jeune femme sera retrouvée pendue en 2018 dans son appartement parisien. La cause officielle est le suicide. Depuis mon ami Alain ne sera plus vraiment le même.
Entre la Pandémie, le manque de réseau et une attitude sans compromis, Margot ne retrouvera pas l'occasion de continuer la réalisation hors de quelques mandats commerciaux.
Depuis ce printemps, il est hospitalisé, une première fois pour le sauver d'un cancer du poumon, et depuis vendredi 13 octobre (funeste symétrie) il est dans le coma et sous respiration artificielle après une opération pour soigner une pneumonie infectieuse. Nous n'avons que très peu d'espoirs.
Alain Margot est un vrai, un type qui se serait très bien entendu avec les Nanardeurs et les bisseux, un parrain pour tous les timbrés cinéphiles déviants de mon canton. Son inévitable départ nous rendra
tous orphelins. Une pensée pour lui.