Vu cette oeuvre sur OQEE ce soir de disette filmique. Que dire d'un tel produit, qui joue sur les platebandes d'un "Five nights at Freddy's" ? sans le cacher, et dont le scenariste, après s'être dit qu'adapter cette bouzasse de jeu en film etait l'idée du siècle, s'est retrouvé en plein syndrome de la page blanche, au point d'en devenir muet comme le protagoniste du film
Car oui, Nicolas boude. Nicolas ne dit rien. Au mieux il éructe un Meuargh quand il fait un effort. Sinon que dalle, rien, nada, nichts. Il se contente de fixer ses interlocuteurs avec l'intensité d'un client de restaurant au régime déchiffrant la page des poissons au bouillon (avec des topinambours, alors que tout le monde sait qu'on va au resto pour le gras des frites).
On pourrait laisser passer un Nicolas taciturne à la Snake Plissken, le bourrin taiseux en gros, à qui on la fait pas, qui décolle pas un sourcil devant un truc effrayant, et qui se lache dans de grosses scènes de violence gratuite et jubilatoire, genre "démons, vous ne m'avez pas emmené dans votre enfer, aujourd'hui c'est moi qui invite".
Mais non, Nico ne dit rien de tout le film, ni aux créatures, ni aux humains qui lui parlent, ce qui lui donne un air complétement stupide et en décalage, voire dans le déni total, avec les évènements qui se passent autour de lui.
En gros, Nico se fait crever les pneus dans une bourgade perdue, et pour payer sa facture, il accepte de nettoyer un restaurant avec un pestacle d'animatroniques pour enfant. Or ces automates sont possédés et l'attaquent de temps en temps (ce qui d'ailleurs salope son travail, la gelée de démon étant répandue sur tous les murs à chaque scène d'action).
Une jeune fille lui explique que le resto a été le cadre d'un rituel satanique, et que des serial killers habitent les robots. Celle ci et d'autres ados inutiles vont essayer de bruler la barraque avant de prendre leur retraite anticipée, sauf l'héroïne qui semble fascinée par ce grand couillon de Nico (désolé, mais il a l'air d'être completement pas là, le gars Cage).
Le film souffre de pas mal de plombs dans l'aile. Déjà, des chorégraphies de combat minimalistes au possible, Nicolas semblant parfois pousser mollement son antagoniste, ce qui suffira à lui faire gicler tripes et boyaux. Ensuite, si Nicolas n'en fout pas une ramée, les ados eux, luttent comme pas possible pour s'en sortir, ce sui donne l'impression que lorsque les monstres s'attaquent à Nico, c'est fait sans y mettre le coeur. Enfin la motivation. Nico a passé un contrat avec le proprio du resto, qui lui a demandé de nettoyer le resto, alors il nettoie le resto. Il lui a dit de faire quand même des pauses, alors il fait des pauses. Aussi, quand il combat un mostre, il s'arrête parce que c'est l'heure de pause, pour aller jouer au flipper... Non mais what?
Je veux bien croire que Nico est motivé de retrouver sa grosse merdasse de bagnole ricaine qui pollue pour du 23 litres au 100, mais à ce point? Et pour quoi? Pour aller où? Film, tu peux pas nous laisser comme ça sur le bord de la route.
Parce que c'est là le gros problème du film. La conception de personnages. Le mot background se fait ici cracher à la gueule, et marcher sur les noix. Rien, juste des personnages fonction. Juste à peine de quoi expliquer pourquoi les automates tuent, et pis c'est marre.
Verdict... C'etait pas si mauvais. Je m'explique. J'ai passé la barre très très bas, genre godmode au limbo. Et c'était pas aussi mauvais que ça. Mais c'est mauvais quand même. Mais bizarrement distrayant. Un peu. Parce que dans un sens, ça n'a aucun sens, avec ce concierge qui tue des automates puis fait une pause flipper au calme. Et pis c'est pas effrayant pour un clou. C'est gore, mais propre. Le sirop d'érable coule à flots, mais c'est tout. A la limite des gamains de 12 ans pourraient le voir (la limite étant une scene de sexe où on voit pas grand chose mais la nana chevauche le mec en piussant des bruits de petite fouine pendant plusieurs minutes, je suis pas spécialement prude, mais je sais que parfois le sexe est un point sensible pour les parents qui veulent montrer un film à leurs enfants). Je qualifierai ça de "proto-nanar", pas assez nanar pour etre cité dans une chronique, mais distrayant pour une soirée "film d'horreur mais pas trop, et difficilement défendable de surcroît, mais on va passer une bonne soirée entre ados avec quelques ames sensibles dans le groupe"
_________________ Festival de la tarte à la va... Mais qu'est-ce que c'est que cette connerie? Il est où, mon "che" ?
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