J'aurais pu le poster dans la rubrique "Vos Chroniques" mais finalement ce film n'a pas été considéré comme un nanar à sa sortie vu le nombre d'entrées qu'il a faites. Et c'est surtout parce que le titre de la rubrique "On s'est fait avoir !" convient à la perfection à ce que j'ai ressenti en voyant ce film. On avait décidé de louer un DVD avec un ami, quand tout à coup on tombe sur The Grudge. J'avais entendu dire qu'il était "génial et faisait vachement trop peur ! ". Bon ben voyons ça.
"More terrifying than the ring !"
Bah voyons !
Il s'agit ici du remake américain sorti en 2004 bien évidemment, mais le réalisateur étant le même que l'original japonais, on peut se dire qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de différences mis à part les acteurs, qui comprennent Sarah Michel Gellar, Jason Behr (déjà pas super dans Roswell), Bill Pullman, entre autres. Les autres sont des acteurs Japonais dont l'importance est assez secondaire dans le film.
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Bon, le film en lui même à présent.
Après une introduction légèrement inquiétante, durant laquelle on assiste à un suicide inexplicable par défenestration, le film laisse présager quelque chose de bon. Mais qu'est-ce qu'on peut être naïfs parfois.
Alors voilà, en gros c'est l'histoire d'une maison au Japon hantée par les esprits de gens qui sont morts dedans un jour. Evidemment, tous ceux qui viennent y vivre sont les seuls de toute la ville à ne pas le savoir, et c'est pour ça qu'ils se font tous trucider les uns après les autres dans des circonstances bien étranges. Des gentils touristes américains viennent s'installer dans cette maison, et bien sûr, la suite on la connait : apparitions qui font peur, enquêtes pour savoir ce qui s'est passé ici, gens qui se font tuer... tout le classique d'un film d'horreur.
Classique, j'aurais même envie de dire que ce film est d'une banalité étonnante, puisqu'on a l'impression de connaitre l'histoire déjà par coeur. De plus, les ficelles sont énormes et il est quasi impossible de ne pas les voir : on arrive à prévoir la suite du film quelques minutes à l'avance, et on se dit vraiment que c'est risible quand on s'aperçoit qu'on a raison à chaque fois.
On pourrait dire que le film se résume à ça : une succession de scènes qui se veulent effrayantes, entrecoupées par de longues séquences où il ne se passe rien. Longues et pourtant le film dure à peine 1h25, c'est à se demander comment ils ont fait pour qu'on arrive à trouver ça ennuyeux en si peu de temps. Pourquoi ne se passe-t-il rien entre chaque scène "choc" ? Tout simplement parce que les acteurs n'ont vraiment rien à dire, Sarah Michelle Gellar et Jason Behr sont aussi expressifs que des porte-savons, et les dialogues sont d'une platitude poussée à l'extrême. Pour résumer, c'est assez mal joué, et soporifique en plus de ça. Je crois que le meilleur acteur dans ce film doit être le chat, qui fait quelques apparitions par moments.
On se dit alors que le réalisateur, pour combler un peu le vide du film, a surtout parié sur les scènes d' "action" ou "scènes choc". Seulement voilà, "choc" est très mal approprié. On sursaute de rire, à la limite. Les scènes prévisibles à 30 secondes près, l'apparence des fantomes au look calamiteux, l'inexpressivité des acteurs... tout ça n'aide vraiment pas à céder à la peur. En plus d'être prévisibles, ces scènes se résument toujours à la même chose :
Un protagoniste sent quelque chose de suspect, il se met alors à avancer à la vitesse d'une tortue neurasthénique pour rallonger le suspense, et à ouvrir toutes les portes avec une lenteur record. On devine très bien que derrière la porte, il y a le fantome, mais le protagoniste, naïf comme il est, est encore le seul à ne pas s'en douter. Il continue donc de chercher, il se tourne et se retourne dans tous les sens, toujours complètement léthargique, ce qui laisse tout le temps au méchant d'arriver derrière et de lui faire peur ! Quelle surprise de taille.
Parlons-en du méchant, d'ailleurs.
Il s'agit, encore et toujours du fantome avec l'apparence de la petite fille qui tue, sauf que là elle est épaulée par un autre fantome d'une originalité débordante : le fantome du petit garçon
. Sérieusement ça commence à devenir un peu trop répétitif ce genre de "monstre" ultra prévisible.
De plus, comme vous avez pu le voir sur l'image plus haut, l'apparence du fantome principal n'est pas vraiment convaincante. Ses apparitions sont à chaque fois sans surprise, il émet à chaque fois une sorte de bruit de crécelle sortant de sa bouche, assez pénible à entendre, et ce jusqu'à la fin de la séquence. Bruit qui reviendra tout le long du film. Alors voilà, ce super fantome profite de la lenteur des protagonistes pour leur faire peur jusqu'à ce qu'ils en aient marre de s'enfuir, et les achève en leur rotant inlassablement à la tronche jusqu'à overdose.
La pression mise par le film envers le telespectateur, réside dans la bande son : à chaque scène "quifaitpeur" , une sorte de bruit de plus en plus strident arrive, ce qui encourage les peureux à se réfugier pour ne pas voir la suite. Mais justement le fait de regarder les images suffit amplement à se convaincre que juste le bruit stresse, le reste fait rire.
A moins de n'avoir pas vu un film d'horreur depuis au moins 10 ans, je ne vois pas comment on peut être surpris par ce film.
Le dénouement est d'autant plus scandaleux qu'il n'y en a pas, tout simplement. On imagine que c'est fait exprès car ils comptent sortir une suite prochainement, et on a raison : un malheur n'arrivant jamais seul, Grudge 2 sortira courant 2006...
En voyant la dernière scène, fondu au noir, on se dit "comme après chaque scène, un fondu au noir et une longue séquence où il ne se passe rien, sans doute ?". Et on commence à voir défiler le générique... et là on se demande si on vient bien de voir The Grudge, ce film si passionnant qui fait si peur et pour lequelle Sarah Michelle Gellar a reçu un prix pour la meilleure interprétation. Et bien oui.
Qu'est-ce qu'on peut être naïfs parfois.
Tout ça pour dire, je m'attendais à un film plus que correct, le qualifier de nanar serait un compliment, finalement c'est un gros navet sur lequel je suis tombé.