J'ai vu, pour l'instant, plus d'une dizaine d'épisodes de la saison 1. Par rapport aux Sopranos ou bien The Shield; Sons Of Anarchy leur est nettement inférieure. En premier lieu, il y a le problème de la crédibilité des scènes d'actions et des manigances des Bikers. Je parle spécifiquement des meurtres, des affaires de corruption, du maquillage de preuves qui pourraient incriminer le gang et autres magouilles: ce sont des pitreries grotesques par rapport à Vic Mackey & ses partenaires ! Là où, dans The Shield, ce qui se passait paraissait tangible dans le sens où il y aurait une adéquation entre "la réalité" et ce qui se déroule dans la série. C'était vraiment subtil les acrobaties de la Strike Team, et il y avait une véritable tension: ils pouvaient se faire attraper à tout moment, et il y avait des menaces sur le long terme: ils sont peut-être à l'abri dans un épisode, mais cette menace peut surgir de nouveau à tout moment dans d'autres épisodes. Or, dans SOA, rien de tout ça: on ne sent ni tension, ni rien, il n'y as pas le rythme haletant de The Shield. C'est totalement incohérent; ils s'en sortent en faisant n'importe quoi, entre autres, comme crever les pneus d'une voiture de flic, alors que ce dernier les a vus ! Un moment, ils s'inquiètent d'un meurtre perpétré qu'il faudrait camoufler d'un côté, mais de l'autre pendant le même épisode, ils parviennent à tuer comme une envie de pisser sans que cela ne porte à conséquence... Le pompon: le FBI s'intéresse aux activités du gang, mais sont d'une incompétence rarement vue. On se croirait dans une série B avec des moyens financiers élevés.
Ensuite, il y a le côté "grossier", qui se veut cru, etc; en montrant des scènes de cul, d'adultères; des persos qui lâchent des grossièretés même les filles pour que ça fasse "adulte" donc automatiquement "mature". Sauf que c'est tellement hors de propos et mal fait. Depuis Nip/Tuck, Californication; ce procédé ne sert strictement à rien, il est devenu très banal. Donc c'est une série qui, malgré ses allures de rebelle, se veut très conformiste; avec la morale et les sermons de la mère du jeune.
Troisièmement, justement, revenons-en à ce dernier: mais comment prendre ce type et en même temps le propos au sérieux en voyant sa dégaine ? Jeans amples, grosses baskets, et son allure pour se déplacer - il ressemble à un gorille. C'est un syncrétisme indigeste entre une caricature de rappeur et le cliché du motard.
Enfin, dernièrement; en dehors de ça, il ne se passe rien, on s'ennuie ferme. Et ce n'est pas les enjeux - pompeux - qui tournent autour de Clay, la mère, son fils et le bouquin de son père décédé qui propose une alternative à suivre pour la pérennité du gang qui rendent l'ensemble crédible. On a affaire à de véritables "tapettes" ! C'est vraiment très ironique: on a l'impression, parfois, d'assister aux feux de l'amour version motards. Et je ne parle même pas des personnages qui sont sans intérêts, superficiels et là encore, peu crédibles.
De mon point de vue, pour l'instant, Sons Of Anarchy est aux "gangs motorisés", ce que Prison Break est à "l'univers carcéral".
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