J'ai revu NGE en entier en deux ou trois jours. Je voulais voir ce que ça donne quinze ans après... Maintenant que j'ai le double de l'âge des héros
Cette série a été une méga baffe dans la gueule quand je l'ai découverte. Je l'avais découverte en cours de route, sur la défunte C :, qui à l'époque faisait des marathons de présentations de logiciels, à la fin desquels on avait cette série. Je l'avais prise au premier abord comme une énième série sur des monstres qui veulent détruire la Terre, combattus par des types pilotant de gros robots, mais la complexité extraordinaire de la trame s'est révélée petit à petit.
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Cependant, je dois dire que la nouvelle lecture quinze ans plus tard m'a appris le plein potentiel de tête à claques de l'anti-héros !! Shinji, à l'époque où j'étais de son âge, reflétait une grosse partie de mes problèmes (timidité, difficulté à se lier avec les gens), et j'avais tendance à m'identifier à lui ; mais bon sang, mes yeux d'adulte ne voient plus qu'un ado geignard qui passe son temps à se masturber l'ego en s'autoflagellant à longueur d'épisode ! Asuka, au départ présentée comme le personnage tout feu tout flamme de la série devient, avec le prisme de l'expérience, une gosse torturée et dépressive s’effondrant au moindre petit échec (et avec un potentiel de tête à claques aussi puissant que Shinji, ce qui n'est pas peu dire). Rei reste un personnage très intéressant (mais bannissez la version française qui lui a filé une voix robotique qui dénature totalement le personnage, préférez les nuances de la voix de Megumi Ayashibara), dont les interrogations restent légitimes (notamment sur ce qu'elle est, ce qui est compréhensible quand on apprend comment elle a été créée).
J'ai encore du mal à comprendre toute cette histoire de complémentarité de l'Homme, mais si, selon les films édités ensuite, on se retrouve avec Shinji et Asuka comme nouveaux Adam et Eve, l'humanité est mal barrée !
Une autre chose qui m'a choquée, c'est la pauvreté technique de l'animation. C'est bien simple, un tiers des épisodes consiste en plans fixes pendant lesquels les personnages, souvent présentés de dos, parlent sans remuer ni pied ni patte. Je connais peu de gens capables, aussi, de rester immobiles et silencieux devant quelqu'un sans qu'un puissant malaise s'installe, mais apparemment, c'est quelque chose de courant chez les héros... Je suppose que c'est un procédé narratif qui permet d'instaurer une ambiance contemplative ou oppressante, mais avec le recul, je trouve le procédé mal dosé et maladroit.
Cela dit, NGE reste une série que j'adore et que j'ai tout autant apprécié quinze ans après la première fois. Je la recommande chaudement.