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Les inédits fantastiques https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=34&t=19936 |
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Auteur: | Lawrence Woolsey [ 12 Juil 2012 11:01 ] |
Sujet du message: | Les inédits fantastiques |
J’espère que ça ne passera pas pour de la pub inopportune mais voilà. En ce moment, je travaille sur une collection de réédition DVD intitulée Les inédits fantastiques dont le but est de faire (re)découvrir des séries et téléfilms français se rattachant au genre fantastique au sens large. L’idée de base est de faire mentir l’adage selon lequel la France ne sait pas produire des œuvres de genre de qualité et n’a jamais su le faire. J’ai d’abord pensé en parler dans le topic « Pourquoi les séries télé français font peine… » mais j’ai pensé qu’un topic sur le sujet pouvait valoir la peine. Enfin vous me direz… Car si le fantastique n’a jamais vraiment occupé le devant de la scène dans la production audiovisuelle française, il y a eu de nombreuses initiatives, principalement des années 60 à 80, pour faire exister le genre dans l’Hexagone. Il y a bien sûr eu Le tribunal de l’impossible de Michel Subiela et de nombreuses adaptations de la littérature fantastique mais il y a aussi eu pas mal de créations originales, aussi bien en terme de séries TV que de téléfilms. Et si certains projets sont aujourd’hui vraiment datés (je pense notamment au Cyborg avec Gérard Depardieu, projeté la semaine dernière au Comic-Con, à la mise en scène et aux effets extrêmement datés : http://www.comic-con-france.com/fr/contenu/seance-retrodecouverte_819.htm), d’autres possèdent un véritable charme, qu’il soit ou non teinté de nostalgie de par leur côté Kitsch. Parmi les titres déjà sortis, il y en avait certains dont j’avais vraiment envie de parler et je me suis dit que c’était le bon endroit... ![]() Le voyageur des siècles : Philippe, un jeune homme de 1981 (alors que la série date de 1971) construit une machine à voyager dans le temps d’après les travaux inachevés de son arrière grand-père et part rencontrer celui-ci au début du XIXe siècle. Puis tous deux se rendent en 1788 pour retrouver une jeune fille dont le portrait obsède Philippe. ![]() Ah, les voitures volantes des années 80... Toute une époque... J’avoue être vraiment tombé sous le charme de cette série écrite par Noël-Noël. Déjà parce qu’elle rejoint Retour vers le futur en de nombreux points (voyage dans le temps, paradoxe temporels, uchronies, questionnement sur les conséquences d’un changement dans le cours de l’histoire, duo « comique » entre un jeune et un vieux savant excentrique, humour à base de décalages anachroniques) mais aussi parce que l’interprétation est top(L'arière grand père c'est Robert Vattier aka Monsieur Brun dans la trilogie de Pagnol, le petit fils c'est Hervé Jolly qui fut notamment doubleur de Clint Eastwood et il y a aussi un Roland Giraud en début de carrière...) et l’intrigue bien menée. Après, le rythme est un peu nonchalant dans les deux premiers épisodes mais c’est dû au fait qu’il a fallu adapter un scénario conçu pour un film de deux heures en une série de quatre épisodes de 5h30 en tout. ![]() Et puis, détail nanarland approved, on a droit à un caméo de Katia Tchenko dans un de ses tout premiers rôles. ![]() La brigade des maléfices : "La brigade des maléfices ne figure sur aucun document officiel de la préfecture de police. Personne dans le public ne soupçonne son existence et pourtant chaque jour s’étend le champ de son activité. Bien des enquêtes menées par les plus fins limiers de la police judiciaire s’arrêtent soudain devant l’impossible, l’incroyable ou le surnaturel. C’est alors qu’intervient Guillaume-Martin Paumier, chef de la brigade des maléfices, Sherlock Holmes de la féérie, Maigret de la sorcellerie moderne, expert en sciences occultes, familier de l'invisible, l'inspecteur Paumier ne refuse aucune des voies ouvertes sur l'inconnu. Il a accepté d'ouvrir pour nous quelques dossiers, de nous faire participer à quelques-unes de ses étrangers enquêtes." j’aimais bien d’office parce que c’est une série avec Léo Campion, inoubliable complice de Pierre Dac dans le sketch Bon sens ne saurait mentir ainsi que dans le feuilleton radio Signé Furax où il joue le rôle du président Clodomir de la planète Astérix (en 1957 donc avant que le petit gaulois n’existe). Ici, il joue une sorte de Fox Mulder français (comprenez qu’il est au personnage de Chris Carter ce que Maigret version Jean Richard est aux Experts, une version un peu pantouflarde non dénuée de charme) auquel le quai des orfèvres fait appel quand une affaire dépasse les limites de l’entendement. ![]() Bref, de la bonne série (6 épisodes) décontractée sympa avec le père et le fils Brasseur et à l’identité visuelle forte (visiblement, le side-car de nos héros a marqué une génération) ![]() Coffret Marcel Aymé : un truc assez léger dont les meilleurs éléments sont vraiment les adaptations du Passe-muraille et de La grâce réalisés par Pierre Tchernia avec Michel Serrault et Roger Carel. L’enthousiasme de l’équipe est communicatif, on voit vraiment qu’ils s’éclatent à faire ces films et on passe un super moment. Pour le coup, les effets spéciaux un peu datés donnent un charme supplémentaire aux films, comme si on voyait des gamins s’amuser à jouer à Star Wars avec des vaisseaux spatiaux faits en carton. ![]() Après, comme ça sort dans deux mois, je peux aussi vous parler rapidement des futures sorties de septembre, dont on vient de poster les B.A. sur le site de l’INA : ![]() - La duchesse d’Avila, une superproduction d’aventures en quatre épisodes assez dingue quand on voit l’ampleur du projet, son aspect vraiment tourné « film d’auteur teinté d’érotisme post-soixante-huitard » et ses conditions de production (un an de tournage dans la Sierra Nevada et à l’Alhambra de Grenade, deux ans de montage) pour un résultat vraiment surprenant : des épisodes à durée variable (1h10, 2h, 52 minutes, 1h40), un très rythmé, un autre qui prend vraiment son temps. Bref, la meilleure preuve pour moi qu’on peut (ou « on a pu ») faire des œuvres d’auteur à gros budget à la télé française. La B.O. a été composée par Pierre Vassiliu et comme petit plus nanarland approved, un des rôles principaux est tenu par Jacqueline Laurent, qui a joué entre autre dans Les Machines à Sous de Bernard Launois entre autres comédies décomplexées des années 70. Avec quelques mannequins en mousse de bon aloi (dont un est visible sur la B.A.). ![]() - Aux frontières du possible, où Pierre Vaneck et Elga Andersen sont deux scientifiques enquêtant sur des affaires semblant relever de la science-fiction mais qui trouvent toujours in-fine des solutions scientifiques plausibles. Une série légère (sur certaines scènes on pourrait dire « trop », comme le prologue de Terreur au ralenti vaguement nanar) typiquement seventies où on sauve le monde avec classe et décontraction. La B.O. est vraiment cool et a récemment été rééditée en vinyl collector : http://www.vadimmusic.com/fiche.php?id=451 |
Auteur: | kevo42 [ 12 Juil 2012 12:16 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Des photos, des photos !!!! Faut pas avoir peur du pavé, les photos,c'est boooo. Ca me fait penser aux séries qu'on peut voir sur cinéFX. Est-ce que c'est le même genre de choses ? Parce que celles de CinéFx ont l'air bien molles, tout de même. Mais sinon, excellente initiative de l'INA. Il faut montrer au monde entier que les X-files sont pompés sur des séries françaises. |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 12 Juil 2012 12:33 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
C'est clair que c'est pas le même rythme que les séries actuelles. Y a pas de surdécoupage, les plans peuvent être longs. Après tout dépend des titres et de l'intérêt que tu leur trouves. Par exemple, pour Le voyageur des siècles, les scènes de "remplissage" des deux premiers épisodes (tout le prologue, le long "passage du miroir" de l'épisode 2) ne m'ont absolument pas gêné du fait du charme qui se dégageait des scènes, très bien jouées et dialoguées mais certaines personnes autour de moi ont trouvé que ça s'étirait un peu en longueur, sans non plus aller jusqu'à dire que c'était mou. Après, j'ai l'impression que CinéFX prend un peu tout et n'importe quoi pour remplir sa grille de programmes. Et on essaye justement de proposer des titres très peu ou pas rediffusés depuis leur première diffusion télé. |
Auteur: | nanja monja [ 12 Juil 2012 12:53 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
excellente initiative en tout cas ! |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 29 Août 2012 11:42 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Ce week end, je me suis maté La poupée sanglante, une série en six épisodes d'après Gaston Leroux et c'était vraiment excellent. Une espèce de fourre-tout de fantastique, d'horreur, de SF et de policier vraiment réussi. ![]() Paris, 1925. Bénédict Masson, relieur et poète à ses heures, est frappé d’une grande laideur comme d’une malédiction. Secrètement fou amoureux de sa voisine Christine, il ne peut lui refuser de l’accompagner tous les jours à l’hôtel des Coulteray où elle travaille. L’ambiance y est pour le moins étrange : la marquise, souffrant d’un mal mystérieux, accuse son mari d’être un vampire. Mais Bénédict a d’autres préoccupations : six de ses apprenties ont disparu sans laisser de traces. La police et le voisinage ne tardent pas à imaginer le pire… En bonus track, l'intégralité du roman lu dans Voyage au bout de la nuit (la conclusion de la partie 3 est magnifique) : http://www.youtube.com/watch?v=v2U83hfYS5k&feature=bf_prev&list=ELFCu4vFIwrko http://www.youtube.com/watch?v=o2a3wrMorcI&feature=bf_next&list=ELFCu4vFIwrko http://www.youtube.com/watch?v=vlT8RXQltlc&feature=bf_prev&list=ELFCu4vFIwrko Sinon la dernière fois, je n'avais pas parlé de La main enchantée d'après Gérard de Nerval, réalisé par Michel Subiela, le créateur du Tribunal de l'impossible. ![]() Une bonne ambiance, de bonnes "gueules" de cinéma, des petits effets gores sympas et un bon scénario dont l'origine est la formule magique de La main de gloire : http://www.chouette-noire.com/sorcellerie/main%20de%20gloire.htm Perso, je suis devenu fan de Michel Subiela, un gars qui a bataillé toute sa vie pour que le fantastique trouve sa place dans le paysage audiovisuel français. Il a écrit Le navire étoile, premier téléfilm de SF tourné pour la télé française et diffusé en direct à l'époque (avec les maladresses et effets spéciaux basiques qu'on imagine...), dirigé Le tribunal de l'impossible pendant sept ans, réalisé Hughes le Loup, Le coeur cambriolé, le collectionneur de cerveaux. dernièrement, il a sorti en librairie La saga des hauteville... ![]() Et hop, nouveau placement produit ! Il y a une très bonne interview de lui en accompagnement de son téléfilm La bête du Gévaudan, dans sa série Le tribunal de l'impossible, proposée en bonus dans l'édition ultime du Pacte des loups. Il y a aussi une autre adaptation de La main enchantée réalisée en 1943 par Maurice Tourneur, la main du diable mais ils ont juste repris le concept de base : ![]() |
Auteur: | skunkhead [ 30 Août 2012 1:27 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
et tant qu'à développer sur cette main du diable, on peut aussi regarder avec plaisir le "laissez-passer" de tavernier, sur le cinéma sous l'occupation, dont une partie de l'intrigue se passe durant et sur le tournage de ce film de tourneur (avec des extraits) |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 19 Sep 2012 11:25 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Extraits de la BO de Aux frontières du possible... Tracking (le thème principal) : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_RI03DCIhlg Mutations : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=SnF5QrHRldU Sixième continent : http://www.youtube.com/watch?v=6Y4DC5QqT8c ![]() A noter qu'un des acteurs principaux de la série n'est autre que Roger Rudel qui fut la voix français de Kirk Douglas et participa à La Classe Américaine ! |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 19 Jan 2013 15:19 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Bon, un mois plus tard, et par nostalgie, je ne résiste pas à la tentation de vous parler des sorties de décembre. ![]() J'avoue que je ne connaissait pas Henry James avant de voir les films de ce coffret. Et ça m'a donné envie d'en lire plus. S'il n'a pas écrit que du fantastique (loin de là), James aborde le genre de façon intéressante : restant fidèle à ses thèmes et sujets de prédilection, la noblesse anglaise du XIXe siècle, ses rituels, légendes et secrets, il nous rapporte des histoires où l'on ne sait jamais trop ce qui relève de la paranoïa et du fantastique dans des histoires suffisamment prenantes pour que l'on ne se sente pas frustrés en fin de film de ne pas savoir vraiment ce qui s'est passé. Une fois le visionnage fini, on peut disserter à n'en plus finir sur l'aspect psychologique voire psychiatrique des événements... En ce sens, Le tour d'écrou démarrait avec le handicap d'être comparé avec une précédente adaptation par Jack Clayton, Les Innocents, avec Deborah Kerr dans le rôle principal. Mais pour avoir vu les deux versions, j'avoue que chacune a ses mérites et l'adaptation de Raymond Rouleau avec Suzanne Flon, Robert Hossein et Marie-Christine Barrault ne démérite pas dans ce portrait d'une gouvernante d'un certain âge qui, apprenant l'histoire d'amour tragique ayant eu lieu dans le château où elle vient exercer son boulot, voit apparaitre les revenants des amants lesquels semblent vouloir prendre possession des enfants dont elle a la garde. Titre le plus ancien du coffret, La redevance du fantôme est mon préféré, pas tant à cause de son sujet que par sa réalisation. Dirigé par un jeune Robert Enrico tout juste revenu des USA où il avait tourné un épisode de La quatrième dimension, ce film tourné en 16mm est mis en scène de façon très pro et très cinématographique. Il aurait aussi bien pu sortir au cinéma (il a d'ailleurs fait partie des titres projetés à la Cinémathèque lors de sa rétrospective Cinéma fantastique français en avril mai dernier). On y retrouve Stéphane Fey, Michael Lonsdale et la jeune Marie Laforêt dans cette histoire d'un jeune étudiant en théologie qui va s'intéresser de près à une maison que l'on dit hanté par le fantôme d'une jeune fille morte de chagrin, fantôme qui ressemble énormément à une jeune chanteuse de bastringue vivant à des kilomètres de là... Les deux derniers titres du coffret sont extraits de l'anthologie "Nouvelles d'Henry James" produite en 1974 mais diffusés en 1976, des suites de l'éclatement de l'ORTF. Dans De Grey, réalisé par Claude Chabrol, on nous raconte la malédiction d'une famille dont l'aîné de chaque génération est condamné à voir son premier grand amour mourir dans des circonstances aussi brutales d'inexplicables et dans Un jeune homme rebelle de Paul Seban, un jeune aristocrate refusant d'embrasser la carrière militaire comme le reste des hommes de sa famille est amené pour prouver qu'il ne prend pas cette décision par lâcheté à aller passer une nuit dans une chambre de la demeure familiale hantée par l'esprit d'un ancêtre qui ferait mourir de frayeur quiconque voudrait s'y installer. Si le Chabrol est en lui-même assez mineur, il reste fidèle aux thèmes du cinéaste et certains choix de casting qui m'avaient un peu rebuté au début se trouvent justifiés par la description faite des personnes dans la nouvelle. Un Jeune homme rebelle est plus intéressant et j'avoue avoir vraiment aimé le troisième acte où Paul Seban met très adroitement en scène la nuit de terreur du personnage principal. ![]() La peau de chagrin de Michel Favart Bonne adaptation du classique de Balzac où comme pour les Henry James, se pose toujours la question de la réalité de la malédiction dont est victime le héros. Déjà malade au début du film, son état empire-t-il du fait de son pacte fait avec l'antiquaire ou sa santé se détériore-t-elle naturellement? Au premier visionnage, j'avais moyennement aimé ce film mais il s'est avéré plus riche que je ne l'avais cru, regorgeant de choix de casting et de mise en scène intéressants. Déjà, le réalisateur a choisi de nombreux comédiens adeptes du théâtre d'Antoine Vitez. Un jeu intériorisé, tourmenté qui finit par être prenant. On retrouve aussi au casting la jeune Catriona MacColl alors (en 1980) en pleine union sacrée avec Lucio Fulci. Comme on a en plus droit à un full frontal de la jolie demoiselle... Enfin, niveau curiosité, on peut s'amuser à chercher le jeune Jean-Hugues Anglade dans un micro-rôle, ayant lui aussi été élève de Vitez comme le prouve cette archive où il apparait en compagnie d'une jeune comédienne qui allait elle aussi avoir un beau parcours cinématographique : http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/CAB7900888001/conservatoire.fr.html A noter pour finir un choix intéressant dans la scène de l'opéra : faire jouer La Symphonie Fantastique, oeuvre contemporaine de la parution de La peau de chagrin, au thème assez proche de celui de l'oeuvre de Balzac et mis en scène selon les consignes de Berlioz avec distribution de livret explicatif à l'entrée et avec les musiciens cachés derrière un grand rideau. Les réactions du public dans la scène sont assez fidèles à celles des spectateurs de l'époque. ![]() La métamorphose de Jean-Daniel Verhaeghe J'avoue que ce titre est vraiment mon coup de coeur de cette vague de décembre. Déjà très fan de l'oeuvre de Franz Kafka, j'ai beaucoup aimé la façon dont la nouvelle originale a été traitée. Fidèle à la volonté de Kafka dont l'insectoïde principal échappe a toute description précise, le réalisateur a l'idée d'utiliser un prototype de mini-caméra ancêtre des fibres optiques appelée Paluche (et jusqu'ici réservée à l'émission Droit de réponse de Polac) et filmera donc les séquences concernant Grégoire dans un principe de long plan séquence en caméra subjective avec voix off (Sami Frey), la maniabilité de la caméra et sa petite taille permettant de grimper aux murs, au plafond, de se réfugier sous le lit. On est dans la peau du personnage, on ressent le danger quand une chaise tombe, la peur et la vulnérabilité quand Grégoire est menacé d'être écrasé sous un talon de chaussure ou frappé avec une canne et la technique de l'époque, ne permettant qu'une image noir et blanc colorisée en sepia, renforce l'étrangeté du point de vue de Grégoire. A noter un casting trois étoiles avec Julien Guiomar, Madeleine Robinson et Pierre Etaix, comédien rare et cinéaste récemment redécouvert par la ressortie intégrale de ses films après des années de bataille judiciaire : http://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=29&t=17062& Pour la petite histoire, ce titre a été produit et diffusé dans le cadre d'un hommage à Kafka pour le centenaire de sa naissance, précédé d'un numéro spécial de l'émission Boite Aux Lettres dont l'invité principal était Pierre Desproges : http://www.ina.fr/video/I12331333/jean-francois-josselin-a-propos-de-l-adaptation-televisee-de-la-metamorphose-de-kafka.fr.html Notons pour finir que, par hasard, deux des titres de cette collection, La peau de chagrin et La métamorphose ont une interprète en commun, la jeune Anne Caudry, petite fille de Bernanos aussi belle que talentueuse et bien trop tôt disparue... |
Auteur: | Mr Maurice [ 26 Jan 2013 19:47 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Ça donne énormément envie tout ça! Ça fait un petit moment que je lorgne du coté de cette collection, mais plus j'hésite, et plus il y a de choix! Vu que c'est un peu compliqué de tout acheter, tu conseillerais lequel pour commencer ? |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 01 Fév 2013 16:55 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Personnellement, mes préférés sont Le voyageur des siècles, La poupée sanglante, Le coffret Marcel Aymé (surtout les deux faits par Tchernia), L'invention de Morel, La brigade des maléfices et La métamorphose mais comme j'ai pu constater que les titres de la collection sont reçus assez diversement y compris chez des personnes ayant a priori des goûts communs, si tu veux te rendre compte par toi-même, tu peux regarder les B.A. de la collection : http://www.ina.fr/recherche/recherche?search=in%C3%A9dits+fantastiques&vue=Video |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 17 Avr 2013 10:33 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Petit compte-rendu des nouvelles sorties : ![]() Aux frontières du possible saison 2 Une nouvelle saison plus ambitieuse et qui tire vraiment profit de sa production internationale. Les personnages partent aux quatre coins du monde pour résoudre leurs enquêtes et chaque nouvel épisode tire vraiment parti de son changement de décor : Finlande, Canada, Camargue. Autres avantages de cette seconde et ultime saison : quelques effets spéciaux d'époque gentiment kitsch et l'arrivée d'une nouvelle recrue (Eva Christian, qui remplace la sublime Elga Andersen sur la moitié des épisodes). Bande annonce : http://boutique.ina.fr/dvd/fictions/adaptations/PDTINA001845/aux-frontieres-du-possible-saison-2.fr.html ![]() Le vol d'Icare de Daniel Ceccaldi Jolie adaptation de l'ultime roman de Raymond Queneau, auteur qui fut finalement très peu adapté à la télé. En effet, jusqu'aux années 80, à part ce titre, seules deux adaptations ont vu le jour : Loin de Rueil, la première comédie musicale filmée du TNP et Pierrot mon ami avec Jacques Dutronc, Jacques Dufilho, Maurice Biraud, Gérard Jugnot... Dans Le vol d'Icare, on a droit à un casting cinq étoiles avec Michel Galabru, Roger Carel, Caroline Cellier, Pierre Malet, Henri Garcin et Jacques Legras pour cette histoire d'un personnage de fiction nommé Icare qui s'échappe du roman de son auteur et part visiter Paris. L'auteur, croyant que son personnage lui a été "dérobé" (d'où le jeu de mot du titre), engage un détective pour le retrouver en enquêtant sur les travaux des autres auteurs en vogue de la capitale. Bref, une adaptation pleine de charme pour une oeuvre qui s'amuse à jouer sur les conventions littéraires et tourne en ridicule le petit monde des salons parisiens... Bande annonce : http://boutique.ina.fr/dvd/fictions/comedies/PDTINA001846/le-vol-d-icare.fr.html ![]() Le gentleman des antipodes de Boramy Tioulong d'après Pierre Véry Une série de meurtres sauvages est commise au Jardin des plantes. Prosper Lepicq mène une enquête qui va lui faire découvrir une secte étrange composée d'individus ayant en commun leur ressemblance physique avec différents animaux : un aigle, un loup, un poisson, des souris... Ressemblant lui-même à un hibou, Lepicq va entrer dans la confrérie, Animale Veritas Est, pour tenter de découvrir l'auteur des meurtres. Mon titre préféré de cette nouvelle série, déjà parce qu'il a été en grande partie tourné dans le Jardin des plantes et sa ménagerie mais aussi parce que la réalisation tire parfaitement parti de l'oeuvre d'origine, signé du père des Disparus de St Agil et de Goupi Mains rouges, Pierre Véry. Mise en parallèle constante des comportements humains et animaux (ah, la première visite au jardin des plantes où sont soulignés les points communs entre les animaux et ceux qui les regardent), interprétation parfaite des comédiens (dont Francis Lax, Jean Martin, Paul Le Person et Raymond Gérome qui fut la voix d'Alan Rickman dans Robin des Bois prince des voleurs, Ratcliffe dans Pocahontas et Lo Pan dans Jack Burton) dont les allures animales sont autant dues à un maquillage subtil qu'à de vraies performances d'acteur, réalisation tip-top trouvant son paroxysme dans des séquences d'hallucination rendant parfaitement la perte de repères de Lepicq... De toute la collection, c'est pour moi le titre le plus étonnant, qui nous fait vraiment penser que les années 70, où l'on pouvait diffuser des titres comme ça en prime-time, c'était vraiment une autre époque... Un titre qui peut dérouter au premier abord, pour celui qui, comme moi lors de mon premier visionnage, s'attendait juste à une enquête policière classique avec des maquillages rigolos mais au final, on a une oeuvre forte, à l'interprétation décalée impeccable qui rend parfaitement justice au roman original de Véry et qui donne envie de redécouvrir toute son oeuvre (d'ailleurs, le roman d'origine est introuvable dans les circuits culturels classiques)... http://boutique.ina.fr/dvd/fictions/adaptations/PDTINA001844/le-gentleman-des-antipodes.fr.html Et un court article de présentation : http://tropbath.canalblog.com/archives/2011/01/09/26106544.html |
Auteur: | gatman [ 09 Mai 2013 9:03 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
ouais ca donne bien envie de s'y (re)plonger quand j'ai vu le nom de la poupée sanglante, j'ai repensé à son acteur : Jean-Paul Zehnacker : alias le Comte Alexis Vorski dans l'ile aux trente cercueils. un pur récit de folie et de malédiction à la française (avec la sublime claude jade) d’après maurice leblanc. à cote de lui, on a l'impression que Klaus kinski est sain d'esprit ![]() |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 09 Mai 2013 10:03 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Il joue aussi le rôle du "loup" dans Le gentleman des antipodes. On le voit sur la photo de droite dans l'article de "Tropbath" dont je parle dans mon dernier post (mais ce grimage ne sert que dans une scène, le reste du temps, ce sont ses postures et attitudes qui lui donnent l'air d'un loup). Une vraie gueule hallucinée comme on n'en fait plus ! Plus j'y pense, plus je me dis que ce téléfilm c'est vraiment le meilleur casting de "gueules" de tout la télé française (aidé par de subtils relooking et maquillages). Sur ce lien, de gauche à droite, l'insecte et le singe : http://tropbath.canalblog.com/archives/2013/03/04/26565832.html Sinon, un lien vers une présentation vidéo des nouveaux titres par Bruno Terrier : http://www.1kult.com/2013/05/07/video-brunorama-02-special-ina/. Perso, je suis pas super fan parce que ça fait pas préparé (le catalogue bien ouvert sur la table genre antisèche), qu'il se répète, avoue lui même n'avoir presque rien vu de la collection et qu'on sent qu'il a pas vraiment envie d'en parler (les seuls titres dont il parle vraiment, il les avait déjà évoqués dans la vidéo d'août) mais ça doit aussi venir du fait que j'étais à l'époque personnellement impliqué dans l'édition et que du coup, je prends la moindre critique un peu personnellement. Sinon, comme le signale Mad Movies dans son nouveau numéro, dans Le Gentleman, on peut aussi voir le temps de deux scènes l'acteur (surtout érotique et porno) Manu Pluton, ex Monsieur France et Europe qu'on a pu voir dans des nanars tels que Drôles de Zèbres et Les week ends maléfiques du comte Zaroff et qui joue ici le rôle du Mammouth. |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 08 Sep 2013 15:24 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Pour ceux que le sujet intéresse, il y a un super article de sept pages sur la collection (et le fantastique à la télé en général) dans le dernier numéro des Cahiers du Cinéma (avec Eric Judor en couverture). |
Auteur: | Lawrence Woolsey [ 30 Jan 2014 17:34 ] |
Sujet du message: | Re: Les inédits fantastiques |
Présentation de la collection : http://www.1kult.com/2014/01/22/itw-laetitia-fourmond-ina-editions/ |
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