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Les joies et les peines de la famille Ewing, richissime dynastie du Texas. Menées d'une main de fer par l'affreux JR, les affaires florissent au gré des amours et des haines, des intrigues et des manipulations.
Source: allociné
L'expression "série culte" est souvent galvaudée mais dans le cas de Dallas, il s'agit d'une vérité, le feuilleton ayant marqué son époque et les suivantes. Que l'on aime ou non, on ne peut nier l'influence du show au point de s'imposer dans l'immaginaire collectif des gens, même de ceux qui n'auraient vu aucun épisode. Avec ses intrigues et ses complots, la série n'a peut être pas tout inventé mais elle a servi de références à de nombreuses autres et on peut dire ce qu'on veut, elle envoyait du lourd dans la catégorie des cliffangher de fin de saison entre le retour WTF de Bobby (sans doute le twist le plus gonflé de l'histoire des fictions) ou bien encore la partie de Cluedo mentale imposée à tout les fans pour savoir qui avait tiré sur JR (et dont les Simpsons reprendront l'idée des années plus tard... ). D'ailleurs tant qu'on y est, parlons en de JR, méchant matriciel, souvent imité et jamais vraiment égalé. Une pourriture qui ferait passer beaucoup des grandes ordures de série télé pour des scouts encore vierges.
Certes, lorsqu'on y jette un oeil contemporain, on peut trouver cela un peu gros, parfois daté, il n'empeche que les anciens épisodes fonctionnent encore assez bien. Je n'ai pas connu le phénomène à son apogée, j'étais trop jeune pour apprécier une série lorsque Dallas se terminait, mais j'ai pu découvrir l'ancienne version il y a quelques années lors d'une rediffusion et c'était pas vilain à regarder. La nouvelle version est d'ailleurs du même tonneau. Elle reprend exactement la même recette et l'assume complétement, les deux premiers épisodes étant un enchaînement de plantage de couteaux de boucher dans le dos, rarement on aura vu autant de conspirations mis en place en à peine plus d'une heure. C'est d'ailleurs, peut être, la faiblesse de ce vrai-faux reboot, le nombre de trahisons et coups de Trafalgar étant trop nombreux pour être vrai. Tout s'enchaine vite, trop vite, avec des personnages malades, limite mourants qui se rétablissent en un épisode ou alors qui se font menacés, arretés, tabassés en prison puis innocentés dans le même laps de temps! Sans doute est-ce dû à une première saison très courte, ce qui amène à enchaîner très vite les rebondissements mais finalement, je trouve aussi que ça donne un certain charme. De l'eau a coulé sous les ponts depuis le premier arrêt de la série, les auteurs ont donc visiblement décidé d'y aller franco, sans doute de peur d'être trop light par rapport à ce qui s'est fait entre temps ou à ce qui se fait aujourd'hui. Le résultat est donc parfois un peu énorme, mais ça à le mérite de nous offrir ce que l'on attend. Globalement, la nouvelle génération se débrouille d'ailleurs pas mal au jeu des traitrises multiples, surtout le fils de JR qui a de qui tenir. Mais les anciens en ont encore sous le capot et c'est marrant de les revoir se tirer la bourre comme en 40, même s'il y a des petits trucs qui font sourire. Voir JR et Cliff Barnes se faire des saloperies dans les années 80 nous offrait une jolie lutte de pouvoir alors qu'aujourd'hui, ça a parfois la même valeur que des chamailleries entre les papys du Muppet Show. Cela étant, même si on sent Larry Hagman malade durant le tournage (il décédera durant la saison 2), il arrive encore à dégager une présence et une sournoiserie qui nous rappelle les grandes heures de son personnage. Son rôle est peut être plus effacé mais très présent en toile de fond et on attend toujours ses apparitions avec impatience. A voir si la série aura la même saveur sans lui.
Ainsi, même s'il faut, je pense, avoir vu l'original pour vraiment apprécier les nouvelles saisons, Dallas reste vraiment sympa à suivre. Jouant à fond sur la nostalgie mais insufflant ce qu'il faut de modernisme, on se régale toujours des querelles de la famille Ewing et de leurs ennemis, nouveaux et anciens. Il ne fait aucun doute que la nouvelle mouture n'atteindra jamais le niveau de culte de la première version, il n'empêche qu'elle n'est pas non plus le désastre que l'on aurait pu craindre, celui que l'on ressent lorsqu'on essaie de faire du neuf avec du vieux. On est sans doute pas repartie pour quatorze ans, les audiences étant faiblardes un peu partout où la série est diffusée, mais sachons profiter de ce nouveau run, aussi court soit-il.