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Catégorie : ni chaud ni froid.

Cemetery High est surprenant : c'est en effet un film parodique, plutôt centré sur le genre Rape & Revenge. On rigole beaucoup devant certains passages délirants de très bonne facture, mais certains gags patauds et un manque de rythme flagrant empèchent ce film d'être une vraie réussite. Il vaut néanmoins le coup d'oeil si vous êtes prêts à endurer des passages à vide.



Je veux tout de même revenir sur quelques point de l'histoire.
Les héroïnes sont toutes des femmes ayant été tabassées et violées par les stars de l'équipe de foot du lycée (oui, c'est un film comique). Décidées à se venger, elle monte un commando qui va abattre les coupables, puis qui va s'étendre à tous les hommes suspects, créant sans le vouloir un véritable mouvement féministe violent régional (les hommes ne peuvent même plus aller boire uen bière).
Le film est conté sur un ton décalé car dès le début, le narrateur nous présentant le quatuor est abattu par une d'elles. L'histoire va ensuite se poursuivre sous forme de témoignages.
Un détail marrant est l'annonce des scènes violentes par un gong apparaissant à l'écran, ainsi que l'annonce des scènes érotiques par un double coup de klaxon pouet-pouet. Cemetery High a en effet bien concience de ses devoirs en la matière, et se ponctue régulièrement de fille nue sous la douche ou de paire de poitrine exposée au vu de tous (et ce au grand dam des actrices qui s'en plaignent ouvertement).
Une pub hilarante surgit au milieu du film où on nous présente un protège-burne en acier qui protège des balles, la région devant dangereuse pour tous les mâles.
Nombre de scènes sont ainsi bien tordantes, mais il faut reconnaitre que ce sont surtout celles avec les filles. Les autres personnages sont plus lourds qu'autre chose, et certains passages sont malheureusement trop ennuyeux ou bien simplement ratés. Ce qui fait qu'après un début tonitruant, le rythme chute et on s'ennuie ferme, avec quelques éveils sympathiques régulièrement.
Dommage, dommage, bien rythmé, on aura eu là une petite perle de parodie.

miam miam ! je le veux bien

Je plussoie ta notule, Kobal.

Le médecin-légiste grimaçant est en effet bien lourd, et le shérif neuneu n'est pas beaucoup mieux. Dommage. Mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé. La pub de la coque "anti-castration" est effectivement très drôle. Le casting dans le bureau du producteur glauque est aussi très bien vu (sans doute du vécu pour toutes les actrices du film). C'est un film d'exploitation qui se moque du cinéma d'exploitation et fait souvent mouche. Les héroïnes nous embarquent bien dans leur délire. En plus, les filles sont bougrement mignonnes (Debie Thibeault ! ). Avec un chouïa plus de rythme, il aurait mérité sa chronique en "Au-delà du nanar".

A noter que le film connut une genèse tourmentée. Charles Band demanda à Gorman Bechard (le réal de Telephone Killer) de réaliser un film qu'il avait pré-vendu au Marché du film de Cannes, Assault of the Killer Bimbos. Mécontent du résultat, qu'il jugea carrément inexploitable, Band fit appel à Kenneth J. Hall (Evil Spawn) pour essayer de sauver les meubles en tournant de nouvelles scènes et en refaisant le montage. Cemetery High est donc une créature de Frankenstein, reniée par Gorman Bechard et très éloignée de ce qu'elle devait être au départ. Comme il l'avait pré-vendu aux investisseurs, Band appela ensuite David DeCoteau au secours qui demanda à son amie Anita Rosenberg de réaliser Assault of the Killer Bimbos, un road-movie sans rapport avec Cemetery High.


Edit : On notera que la VF de Cemetery High détient sûrement le record absolu de l'usage de l'expression "couille molle".