Un film assez étrange, qui commence de façon relativement honnête (une bonne petite montée de tension avec un bébé qui disparait sur une crique) mais devient assez surréaliste au fur et à mesure que le métrage avance, s'éloignant d'un statut de plagiat sympathique de Jaws pour se rapprocher dangereusement d'un Killer Crocodile...
Déjà, il faut admettre que le casting trois étoiles annoncé est vraiment inutile. On a déjà Henry Fonda qui n'apporte vraiment pas grand'chose à l'intrigue mais également John Huston qui semble parti pour jouer le Quint de service mais qui finalement ne fera rien de bien transcendant. Et il y a aussi la grande Shelley Winters, spécialiste des rôles ingrats totalement assumés et qui donne un peu plus de sa personne.
Mais tout ceci est tellement décousu qu'à l'instar d'un Delta Force (je m'en remet pas de ce film...) on a l'impression de voir un deux en un, comme si par manque de budget ou autre souci, le casting US s'était barré et qu'on avait embauché des comédiens locaux autant que low-cost (notez le "autant que" qui évite un calembour malvenu frôlant le point Godwin) pour combler vaille que vaille les trous dans la narration.
Car ce qui commence comme un divertissement honnête dont la mise en scène parvient à pallier le relatif manque de budget, faisant le choix de la suggestion et du montage rapide pour ne pas avoir à montrer la créature (tout le contraire d'un Killer crocodile, en somme...) finit par devenir proprement hallucinatoire à force de tirer en longueur pour atteindre la sacro-sainte barre des 90 min. de métrage.
Il y a par exemple cette scène où une course en bateaux se transforme en banquet pour pieuvre et où l'on voit nos deux jeunes héros poursuivis par un prédateur dont la tête sort de l'eau (vachement pratique pour une pieuvre...), le tout sur une musique qui, si ma mémoire est bonne, sera reprise de façon bien plus efficace dans le second segment d'Amer.
Et puis il y a cette fin où la pieuvre est vaincue par... les deux orques dressés de notre beau héros avec force bruitages qu'on jurerait créés par le Groupe de Recherche Musicale (ou GRM) de la Maison de Radio France. Il faut imaginer des épaulards (chaud sur le dico des synonymes ! ! ! !) en plastique piquer sur des tentacules de poulpe sur des bruitages psychédéliques, la scène s'étirant au delà du raisonnable...
Il va falloir que je me remate ça parce que si le film n'est pas un gros nanar en soi, il a peut-être un petit potentiel de 2/5...
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