Phantom from space
W. Lee Wilder (1953)
Catégorie: gros navet
Le nom de Lee Wilder avait pourtant de quoi retenir l’attention du nanardeur qui n’aurait pas oublié
Killers from space et ses envahisseurs aux yeux à la coque.
Soyons clairs, soyons aussi clairs que possible : ce
Phantom from space est épouvantablement nul.
Et si ce n’est pas là le niveau 0 de la série B fauchée, alors on le frôle de fort près.
A quoi tient la déroute ?
D’abord, au choix d’un extraterrestre invisible, qui certes évite quelques dépenses en effets spéciaux, mais prive l’honnête spectateur de sa ration de craignos monster. Rendons justice à cet extraterrestre gaffeur et farouche, qui s’empresse de paumer ses fringues, pourtant indispensables à sa survie, et se balade seulement coiffé d’un casque presque grotesque : les hypothétiques braves qui ne se seraient pas encore endormis se réjouiront du spectacle incongru offert par ce heaume suspendu.
Les autres, à savoir la quasi-totalité des êtres normaux, se seront depuis longtemps réfugiés dans les bras de Morphée. Il faut bien dire qu’après l’éprouvante traversée des cinq minutes réglementaires de stock-shots, les mêmes que dans
Killers from space, (oui, les radars à ovni, avec leurs yeux qui ne se ferment jamais), l’action se réduit à d’interminables conciliabules de bureau entre personnages peu concernés.
Au bout de quarante minutes de brainstorming, nos héros établissent qu’ils ont affaire à un être qui ne vient pas de notre monde ; au bout d’une heure, ils tombent d’accord sur la nécessité de réagir. A force de gaffes, ils finiront par acculer involontairement au suicide un
phantom à côté de ses pompes, mais tout le monde, eux les premiers, s’en tamponne phénoménalement.
Dommage, l’idée de base changeait de l’ordinaire des invasions de vilains martiens communistes.
Si vous n’avez jamais entendu parler de
L’homme invisible vous pourriez être surpris par une ou deux scènes ; dans tout autre cas, fuyez, fuyez ; fuyez vite.