Occultist, terreur vaudou (The Occultist) Titres alternatifs, au hasard des stades de pré-production du film et de l'humeur des distributeurs : "Maximum thrust" et "Waldo Warren, private dick without a brain"
http://french.imdb.com/title/tt0093663/
Réalisation : Tim Kincaid
Production : Charles Band
Avec : Rick Gianasi, Joe Derrig, Richard Mooney, Jennifer Kanter, Mizan Nunes et plein d'acteurs inconnus et destinés à le rester
Catégorie : ni chaud ni froid
Dans les années 1980, Charles Band avait pris l'habitude de survendre très grossièrement ses films sur les marchés internationaux avant même leurs tournages. Certes, il n'est pas le seul, mais avec lui, ça prend des proportions affolantes. Voilà ce qu'on nous a prévendus :
Un cyborg au corps farci d'armes destructrices, chouette alors ! Malheureusement, si le détective cyborg est bel et bien le héros du film, on le verra à peine utiliser ses armes, qui n'apparaîtront guère; son arsenal est tout juste signifié par des gerbes d'étincelles quand il tire avec son index.
Si on se fie aux titres successifs, les auteurs ont d'abord misé sur le côté cyborg ("Maximum thrust") avant de se décider à miser sur le côté "décalé" ("Waldo Warren private dick without a brain") avant de se dire qu'un film d'horreur vaudou c'était plus vendeur ("The Occultist"), d'autant que Wes Craven faisait à la même époque "L'Emprise des ténèbres". On en déduit un certain manque de confiance dans le projet et plus encore dans le produit fini.
Bref, ce qu'on voit à l'écran : Waldo Warren, un détective privé cyborg et neuneu, est engagé pour servir de garde du corps à la fille d'un dictateur caribéen. S'ensuivent diverses péripéties paresseuses avec des conspirateurs et une secte vaudou.
Les effets spéciaux cyborg n'ont sans doute pas été prêts à temps, ou bien le scénario a été réécrit en cours de route : toujours est-il que le film traite tout juste négligemment l'aspect "cyborg" du film pour s'occuper essentiellement de l'histoire de la secte vaudou. En gros, deux trois effets gore nazes et quelques figurants qui grimacent dans un sous-sol d'usine. L a misère du film est vraiment hallucinante et amuse au début, tous les acteurs tirant des tronches pas possibles de pointeurs à l'ANPE. Malheureusement, il y a trop de bavardages et de séquences de remplissage, et le film, malgré son potentiel, ne bascule jamais vraiment dans la folie espérée. Pour tout dire, on finit par se faire chier (et pourtant, j'aime "Breeders" et "Robot Holocaust", c'est vous dire). Tim Kincaid est aussi minable que d'habitude, mais là il a vraiment l'air de s'être endormi derrière la caméra.
Je ne classe cependant pas le film dans la catégorie des navets absolus, grâce à deux trois scènes de baston mongoloïdes, au cabotinage frénétique de la grande prêtresse vaudou, et surtout à une scène d'anthologie, où le cyborg, menacé par des méchants alors qu'il allait se soulager dans des toilettes publiques, se retourne et mitraille ses agresseurs avec sa bite. Si. Hélas, on ne voit pas l'engin : simplement, le gars, filmé en plan américain, secoue sa braguette avec un bruitage de mitraillette. Mais l'idée est suffisamment géniale pour sauver le film du néant total; sans l'élever bien haut, malheureusement.