http://french.imdb.com/title/tt0062980/
Avec : Laura Cannon (sous le nom de Diana Lewis),Neil Flanagan, Harry Reems (sous le nom Bob Walters)
Catégorie : trop bons films (pas
très bons, mais quand même trop)
Dusty, une feignante qu'a pô envie de bosser, quitte son mec qui avait le toupet de lui demander de faire le ménage et de se chercher un job. Du coup, elle se retrouve à faire le tapin, souvent en compagnie du travesti dont elle est devenue la colocataire.
Andy Milligan, habitué des films d'horreur de séries Z (voir sa bio sur le site) retourne à ses premières amours de la "sexploitation" et signe ce qui est son dernier film réaliste. Esthétiquement, c'est très inégal : si certaines scènes sont relativement réussies, d'autres sont faites n'importe comment. Plans à l'arrache, photo innomable (par le réalisateur lui-même), micros dans le champ : on sent que le film a été tourné au pas de charge et qu'il n'y avait souvent pas le temps ou l'argent de faire une seconde prise.
Malgré cela, le film est plutôt intéressant, son esthétique cradingue correspondant très bien au sujet. Parfois, on pense un peu à certaines scènes de "Taxi Driver", que ce film précède de trois ans (restons calmes, c'est quand même très en-dessous d'un point de vue qualitatif). On sent bien que Milligan, s'il avait eu un vrai producteur pour le financer correctement et le cadrer en cas de besoin, aurait pu réussir à faire des films corrects, car le sujet de la décadence urbaine semble vraiment l'inspirer.
Le film peut être classé dans la mouvance "underground" américaine, que connaissent ceux qui ont vu les films de Paul Morrissey produits par Andy Warhol. Les acteurs ne jouent pas mal, avec une mention toute particulière pour Neil Flanagan, qui interprète le travesti (sous le nom de "Lynn Flanaga"). L'actrice principale (Laura Cannon) faisait du porno hard et elle se tire bien de son rôle. Un autre acteur porno, Harry Reems (l'acteur principal de "Gorge Profonde") tient le rôle du gentil garçon qui tombe amoureux de la prostituée et il ne joue pas trop mal non plus.
Le défaut du film : son rythme. Bien que ce soit court (1h16), les scènes s'étirent un peu trop, la faute en incombant probablement au budget, qui imposait de n'utiliser que peu de décors et donc de ne pas trop varier les situations. D'ailleurs, dans les scènes d'extérieur (images pittoresques de la 42ème rue new-yorkaise au début des années 1970), on voit les passants qui regardent la caméra.
J'ai vu en outre le film sur une copie en Cradovision, ravagée par des centaines de projections et pleines de rayures, qui semble bien être la copie officielle : amateurs de l'esthétique "Grindhouse", ce film est pour vous !
Un film très loin d'être parfait, mais intéressant comme témoignage d'une époque.