Catégorie : Gros navets
BOWLING

de Marie-Castille Mention-Schaar
avec Catherine Frot, Mathilde Seigner, Firmine Richard, Laurence Arné
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Bouse opportuniste présentée comme une comédie sociale à la "Full Monty" (ben voyons). Une purge alignant clichés éculés, gags insipides, situations plates. Dénué de tout intérêt malgré le vague potentiel de son scénar complètement à coté de la plaque _ on cherche encore le lien entre le bowling et la lutte hospitalière bretonne qui sert de prétexte à cette machine à fric cynique et démago aux intentions douteuses.
Pour être franc je m'attendais à pas grand chose, mais quand même à un minimum de fun vu le résumé du script nullissime et grotesque. Mais il manque cruellement le talent d'un Bernard-Henri Levy (pour rester dans les grosses prods boursouflées se disant inspirées de faits réels). C'est mon père qui m'a suggéré d'en faire un compte rendu en ces lieux. Je ne sais pas s'il a vraiment sa place sur ce forum. Ce n'est pas vraiment le genre de film dont on raffole ici (ni moi non plus), mais IL FALLAIT QUE LE MONDE SACHE! Car dans mon patelin (Carhaix donc) le public de blaireaux invités à l'avant première de ce "film" a salué d'une standing ovation générale les auteurs de ce machin, tout le monde le décrit comme un grand moment d'émotion et c'est LE film à voir à tout prix. Pour moi, la projection a été d'un ennui comme je n'en avais jamais ressenti devant un autre film (en plus il faisait une chaleur à crever car la salle était pleine à craquer, et ce alors qu'on en est à la quatrième semaine de projection!). Mon cerveau s'est liquéfié derrière ce torrent de déjection anti-filmique éclaboussant mes pauvres yeux sans défense. Et ça riait dans la salle! Moi le seul moment qui m'ait donné envie de sourire, c'est la scène ou l’héroïque maire de la ville enlève son écharpe bleu-blanc-rouge pour la remplacer par une écharpe gwenn a du (aux couleurs de la Bretagne) sur une musique ultra-pompière et les "résistance!" vociférés par la foule...

Et pourtant, j'aurais voulu rire, non pas des gags, mais de la nullité de ce truc, néant artistique sans nom. Mais c'est d'une telle chiantitude! Les acteurs sont le seul élément qui tienne la route, mais les personnages et l'histoire sont d'un inintérêt et d'un téléphoné, très représentatif d'un certain comique français contemporain. A des millions d'années lumière des évènements ayant réellement eu lieu, et surtout de l'esprit de cette lutte, avec lesquels les producteurs se torchent sans nuance. Et le pire c'est que les gens approuvent qu'on se fasse du pognon sur leur dos avec de pareilles sous-merdes, juste parce qu'ils se voient, ou reconnaissent leurs voisins et famille, et leurs rues à l'écran (beaucoup ont été embauchés comme figurants sur le tournage). Désespérant!
Enfin, au moins le point positif de cette chose, c'est qu'elle fera connaitre un peu ma ville. Dommage que ce soit par le billet d'un uber-navet.
Edit : Tant qu'à parler de la forme, autant parler un peu du fond. J'ai de sérieux doutes quant aux intentions des auteurs : présenté comme un hommage, le film semble au contraire vouloir désamorcer le mouvement de défense pour l’hôpital (et plus largement les services publics) en détournant complètement le propos vers une intrigue qui n'a rien à voir et en associant cette lutte à un mouvement identitaire pro-breton (nationaliste) et entièrement réduit à la ville de Carhaix, recréant ainsi de faux souvenirs chez les anciens manifestants (un peu comme dans Matrix) et pour un plus large public, éludant toutes les questions épineuses par lesquelles les Français pourraient se sentir concernés! Ce qui fait de ce navet un "film" encore plus méprisable.