
de Nadia el Fani, avec Sonia Hamza, Muriel Solvay, Tomer Sisley, 2003
Plutôt déçu par ce film pourtant prometteur (de notre point de vue, s'entend) : un film de hacker tunisien, qui mélange manque de moyens criant (hurlant stridemment, par endroits), mauvaise maîtrise technique (ce qui, dans un film justement sur la technique, est plutôt problématique), décors pas toujours heureux, surjeu, sous-jeu, intrigue policière, sans-papiers, raï, terrorisme, ordinateur nanar, libertarianisme, lesbianisme, triangle amoureux, et tentatives hasardeuses d'humour, avec un très vilain dessin de chameau qui danse. Oui, y'a tout ça. Donc, quelque chose qui pourrait réjouir l'oeil du nanardeur et lui faire chaud à son petit coeur, mais, à ce qu'il m'a semblé, ça ne prend pas. C'est très embrouillé, souvent assez laid, tomer sisley ressemble (déjà !) plus à sa marionnette canal+ qu'à lui-même, mais on se fait quand même un peu chier, et à la fin on reste largement à se demander ce qu'on vient de regarder.
Donc, provisoirement au moins, je place le sujet ici, compte tenu de ma lassitude devant l'objet au final, mais il est très possible que moins crevé que je ne l'étais, et surtout en groupe, ça se révèle tout à fait regardable comme nanar, parce que le potentiel y est. Ou il faut quelqu'un de davantage sensible à ce type de ridicule que moi. Si nanar il y a finalement, il devrait se trouver dans le décalage entre le sérieux des problèmes évoqués, très réels, sensibles, et la générosité maladroite et neuneuisante avec laquelle ils sont traités. De fait, si je vois très bien comment on pourrait écrire et faire rire à partir de ce film, j'ai l'impression que ce serait le survendre. Dommage.
En suspens donc, en attendant, j'espère, des avis plus éclairés.