"Pulgasari", de Shin-Sang-Ok, avec Chang Son Hui, Ham Gi Sop, Jong uk-Ri
catégorie: kistch et bis pas sympa (merci skunkhead pour le concept!)
J'attendais beaucoup du fameux film de propagande de Keiju-eiga commandité par Kim Jong-Il en personne, surtout connu pour les circonstances rocambolesques de sa création, où se mêlent géopolitique de Guerre froide, dictature totalitaire, folklore local et cinéma de propagande. Le film vaut d'ailleurs surtout pour cette genèse qui voit l'enlèvement de Shin Sang-Ok (considéré à l'époque comme le Orson Wells sud-coréen) par le régime de Corée du Nord, puis l'évasion de ce dernier à l'occasion d'une tournée en Europe. Le résultat fut cette transposition de la figure de Godzilla en un monstre mythologique local et bienveillant dans la Corée médiévale sur fond de révolte paysanne contre de méchants seigneurs tyranniques. Pour vous donner une idée, c'est un peu comme si aujourd'hui, l'Iran islamiste décidait de kidnapper un cinéaste israélien renommé, genre Amos Gitai, et de l'obliger à tourner une grande fresque épique sur l'empire islamique triomphant de l'hydre sioniste (avec Soral et Dieudonné en guest-stars). Vous, je ne sais pas, mais moi je demande à voir (oh oui, je demande!).
Bref, le film lui-même se tient, les moyens sont conséquents, le scénario est manichéen mais ne souffre pas de scories particulières, les acteurs sont très corrects et l'aspect kistch donnerait un charme certain au film n'eut été son aspect idéologique délétère. Les scènes de combats sont un peu expédiées, mais n'ont rien de honteux. Seuls les effets spéciaux sont ridicules et semblent, à l'instar du monstre protecteur, d'un autre âge, mais c'est bien peu d'autant qu'il n'y en a que très rarement. Bref, une grosse déception pour moi, j'avais vraiment cru tenir une future chronique et ai voulu y croire jusqu'au bout, allant même jusqu'à la réserver dans le forum approprié, mais après revisionnage et réflexion, il fallut me rendre à l'évidence: kistch oui, propagandiste certainement, douteux par sa conception, mais pas nanar.