Forum Nanarland.com

Eh non, Cabin Fever n'est pas un nanar comme certains souhaiteraient le croire.

Cependant, malgré ma critique plutôt bonne, je dois avouer que j'ai été partiellement déçu car le déluge de gore annoncé n'était vraiment visible à l'écran. Le film est seulement sanglant c'est tout, on ne peut pas parler de film gore. Et le côté "American Pie" et autres teenages dégénérés en chaleur ne m'a pas tellement dérangé.

Il faut savoir en tirer le côté "fun" de la chose !

arf, dommage, j'aimerais bien y toucher

A ce propos, il y a une certaine vidéo amateur où j'aimerais beaucoup savoir si c'est vraiment....

il faudrait que je puisse etudier la question

"Cabin Fever" est effectivement un coup d'épée dans l'eau... après, j'hésite à dire si "Hostel", son film suivant, est réussi ou pas...

Disons qu'Hostel est "efficace" dans le sens où j'ai eu (littéralement) envie de gerber après avoir vu le film. Je suis peut-être sensible, remarquez : j'ai eu le même problème avec "Funny Games" de Haneke ou "Salo" de Pasolini (que je n'ai pas pu regarder jusqu'au bout).

Il n'est pas très gore, mais très violent, et la violence est filmée de manière complaisante, avec peu de distanciation, l'humour n'apparaissant que dans la troisième partie du film. En comparaison, les scènes de tortures du "Ichi the Killer" de Miike sont bien pires, mais elles sont filmées de manière tellement décalée qu'on en rigole, c'est fait pour, ça désamorce le côté malsain.

Ici, rien de tel et je me pose à chaque fois la question devant ce genre de film : est-ce que c'est vraiment intéressant ? N'est-ce pas complètement gratuit ?

Autant pour Ichi, je te suis, ça a beau être le plus gore voulu, trop de dérision, de distance (et de menfoutisme) pour vraiment choquer, autant Funny Games et Salo ne jouent clairement pas dans la même catégorie. Hostel, tout comme Cabin Fever à moindre mesure, ne sont amha qu'un empilement de poncifs de l'horreur et de l'exploit' qui n'ont aucune portée viscérale, surtout comparés à ses deux poids lourds du film choc.


ps : arrêtez d'envahir ma boîte pour obtenir la vidéo évoquée ci-dessus je vous prie.

Admettons, j'ai choisi de mauvais exemples car on ne peut quand même pas les mettre au même niveau... intellectuel, on va dire. Non, en fait je parlais surtout de l'aspect purement anecdotique, à savoir l'effet que ça m'a fait (envie de gerber ).

Mais tu as raison, prenons un autre exemple... Mmmmh... "Audition" du même Miike : voilà un bon exemple de pur produit d'exploitation voyeuriste élevé au rang d'oeuvre d'art par une poignée d'intello-onaniste à sa sortie, et dont l'intérêt est purement pervers.

Pour moi c'est encore un mauvais exemple .

Je considère ce film comme le meilleur Miike et, même si il ne joue pas sur le même registre que des funny games et Salo, il n'en est pas moins efficace et exceptionnel dans son genre.
Audition est un film de genre mais qui pervertit tous les codes et mélangent les genres (romance à l'eau de rose et horreur) avec une certaine malice.
Le film de Miike n'a aucun but intellectuel (comme funny games qu'on pourrait juger trop théorique) mais n'en est pas moins déstabilisant. Miike fait appel à notre expérience de consommateurs de films de genre. On y croit dur comme fer à son histoire d'amour made in Arlequin, on arrive à s'y immerger et la dernière demie-heure est à ce point de vue un retour à la réalité pervers assez déstabilisant (des gens se sont évanouis dans les salles de cinéma).

SI on voudrait rapprocher un film d'Eli Roth d'Audition, ce serait plutôt Hostel à la structure identique et qui joue sur les même mécanismes. Evidemment, le film de Roth n'atteint pas la réussite et la maîtrise de son modèle (la partie American Pie est médiocre), ça fait un peu penser à un Audition light américanisé mais dans le genre c'est plutôt pas mal.

P.S. Miike fait d'ailleurs une apparition comme Hostel, ce qui veut tout dire de l'admiration de Roth pour le japonais

"Audition" n'a rien de réellement pervers, un film que je trouve déjà beaucoup plus pervers est "Cannibal Holocaust" de Ruggero Deodato. Là, on peu parler de perversité car la violence est partiellement gratuite et s'étale sur tout le métrage. La violence n'apparaît réellement qu'à la fin du film pour "Audition"...c'est encore un mauvais exemple !

La violence de Cannibal Holocaust n'a rien de gratuite : elle illustre parfaitement le propos du film.

Moui, enfin bon, il faut pas être trop naïf :

Le film est sortit à une époque où la violence faisait des entrées, et Ruggero ne s'y est pas trompé puisque le film, malgré ses nombreuses interdictions dans les pays, a eut son petit succès.

Je suis bien d'accord que l'intêret commercial est évident dans l'utilisation de cette violence, mais elle est tout de même au service d'une histoire et d'une réflexion, contrairement à la grande majorité de la cannibalploitation qui a suivi (l'exemple parfait du bisseux Cannibal Ferox où là, c'est purement gratuit).

Revu récemment Cabin Fever, qui m'avait plutôt marqué à sa sortie.

Il faut croire qu'à l'époque, je n'étais pas encore vraiment un familier du genre parce que j'avoue avoir beaucoup moins apprécié ce second visionnage. Le scénario me paraît un peu trop fourre-tout, il y a trop d'éléments différents et en même temps, les scènes ne vont pas assez loin, se finissent trop tôt, on privilégie le gore à la tension ou à la mise en place d'une vraie peur. On voit bien que Roth est un vrai fan de cinéma gore mais le tout a un côté plus fan-boy que vrai cinéaste. Par exemple la scène du feu de camp où ils racontent des histoires gore est purement gratuite tant sur le plan de la violence que sur son esthétisation. Ca n'apporte rien à l'histoire car non seulement ça ne s'y intègre pas mais ça n'apporte pas non plus un vrai malaise.

Après, le scénario est un festival d'incohérences et de plot-holes, consistant plus en des séquences mises bout à bout qu'en une véritable histoire mais j'imagine qu'à l'époque, où on se relevait à peine de la déferlante de films d'horreur pour ados post-scream, Cabin Fever faisait son petit effet. Alors s'il a contribué à amener dans les salles ces films que des ados vont voir en bande pour déconner et emballer mais en ressortent finalement à la limite du traumatisme, il faut ériger une statue à Eli Roth et ses potes.

Depuis, Roth a réalisé deux Hostel bien plus réussis et un Green Inferno que j'attends de pied ferme !

Participons à ce detterrage :

J'ai beaucoup aimé Cabin Fever, après je ne pense pas que cela serve à grand chose de bavasser 3 plombes dessus concernant le scénar (écrit 7 ans plus tôt que le film) ou les intentions de Roth, on parle ici d'un premier long métrage très référentiel sans grande prétentions, avec les défauts et qualités habituels pour le genre.

A noter qu'après un second opus sorti directement en DVD en 2009, un prequel est sorti très confidentiellement cette année, avec Sean Astin en vedette : https://www.youtube.com/watch?v=zlRRoX8IlBk

Même si Sean Austin a l'air d'avoir juste cachetonner rapidement en venant 2 jours sur le tournage, ce prequel m'a l'air très défendable.