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April Rain - Luciano Saber (2014)
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Auteur:  Kobal [ 02 Mars 2021 18:39 ]
Sujet du message:  April Rain - Luciano Saber (2014)

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Voulant découvrir la carrière de Luke Goss, star du cinéma policier de second choix des années 2010, passé complément sous mes radars malgré une filmo relativement conséquente, j'ai choisi avec mon comparse d'infortune de me lancer dans son film le moins bien noté sur Prime Video (tant qu'à faire). On se préparait donc à du pas bon et si notre pronostic s'est révélé exact, la nature du navet a toutefois été surprenante.

April Rain utilise en effet une technique inhabituelle pour tirer sur la pelloche : la multiplication démesurée de sous-intrigues inutiles. De fait, le script principal se résume à peau d'zob : un idéologue du terrorisme islamiste récemment naturalisé américain prépare des attentats sur le sol du pays des Hommes Libres. Mais avant de pouvoir concrétiser son plan, il se fait tuer (de la manière la plus anti-épique qui soit) par le SIU, officine gouvernementale dans laquelle évolue Luke Goss. Fin.

Et donc, en plus de faire durer le suspens au-delà du raisonnable dans des séquences de remplissage (genre le méchant attend l'air angoissé devant un bâtiment, avec moult travelings circulaires autour de lui et musique inquiétante, quand arrive enfin son ami et là pouf, la réalisation redevient normale car il n'y avait aucun enjeu particulier dans cette attente), le film développe des scènes entières d'interactions sans intérêt et qui n'aboutissent à rien : Luke Goss s'embrouille avec sa femme car leur fille est morte et il se réfugie dans le travail ; un flic a lui aussi des problèmes avec sa femme qui vient lui faire une crise de jalousie au taf ; pour fêter sa naturalisation, le méchant organise un repas avec ses voisins qui lui ramènent du pudding ; etc. ; etc.

April Rain se donne un genre "mes personnages ont un vrai background en dehors de leur fonction archétypale" mais sans jamais que cela ne serve une fonction narrative. Juste du remplissage de rien qui finit par en devenir fascinant quand on se prend au jeu de tout suivre. Et le plus génial de ce concept se réserve aux plus valeureux qui tiendront jusqu'au bout du néant : le film refuse de se terminer. Oui, une fois le méchant mort et les héros victorieux, le scénario continue à développer des sous-intrigues (la femme jalouse est retrouvée par son mari sur son canapé après une tentative de suicide), voire en amorce de nouvelles (!) pour mieux s'arrêter net alors qu'il s'apprête justement à se passer un truc !! T'as vraiment l'impression de te faire chier à la gueule jusqu'au bout, c'est magique.

A côté de ça, rien de très passionnant : Luke Goss au firmament de sa carrière joue déjà comme un has-been qui vient gratter son chèque en n'en foutant pas une (mais il est très fort pour conserver tout du long un regard pénétré). Le nanarophile se raccrochera à la débilité de toutes les actions du SIU, à la promesse d'une attaque terroriste de légions djihadistes en scooters (il faudra se contenter d'une course-poursuite en scoot' filmés au ralenti) et d'un assaut final avec un drone furtif malgré ses dimensions imposantes et sa sulfateuse. Mais le concept de remplissage de script vide par des sous-intrigues inutiles, ça, chapeau.

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