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Creature (Stuart Gillard, 1998)
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Auteur:  Red Dear [ 10 Août 2022 21:45 ]
Sujet du message:  Creature (Stuart Gillard, 1998)

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Attention, requin pas frais ! J'étais tombé sur la jaquette plutôt alléchante du dvd dans un magasin de seconde-main.
Me souvenant vaguement d'avoir vu le costume/animatronique du monstre squallesque dans une revue dans ma tendre enfance,
j'ai acheté l'objet maudit.

En fait de long-métrage, il s'agit d'une minisérie remontée en téléfilm comme c'était la mode à la fin des 90's. Mêlant Jurassic Park et Jaws,
et apparemment adapté d'un roman de Peter Benchley, l'auteur des Dents de la Mer, l'histoire suit la fuite d'un monstre hybride humain-requin, échappé d'un laboratoire financé par l'armée.

Plus tard, au large d'une île des Caraïbes, un biologiste marin incarné par Craig T. Nelson tente de protéger les requins blancs de la cupidité de pêcheurs-bandits.
Il retrouve son ex-femme jouée par Kim Cattral (Sex & the City) et leur fils. Vous devinez les différentes intrigues amoureuses prévisibles.

On peut aussi citer un fou local joué par Giancarlo Esposito (Gus dans Breaking Bad) qui se révèle être l'un des scientifiques responsables de la création du monstre.
Le monstre lui-même passe par différentes phases qui ne sont pas sans évoquer le Leviathan de De Laurentis, ce qui est normal car le studio de Stan Winston s'est occupé des effets spéciaux sur les deux projets.

Le problème, outre le soucis évident de structure et de rythme quand on remonte une minisérie en film, c'est que malgré des idées correctes, rien ne surnage et les enjeux semblent se diluer dans l'océan. Probablement pour des raisons de budgets, la créature dans sa forme semi-terrestre finale est peu visible. Parfois cette économie de présence fonctionne à son avantage mais on reste sur notre faim.

Les interprètes sont plaisants, en partie à cause de leur palmarès, mais ils restent sur un registre neutre, un rythme de croisière, à l'exception d'Esposito qui cabotine comme un Jar Jar Binks en retour d'acide, habité et presque dérangeant. Il ne suffit hélas pas à faire basculer le métrage dans le mauvais film sympathique.

Une triste flaque dans laquelle barbote un monstre trop bien pour ce métrage.

Auteur:  JACK TILLMAN [ 11 Août 2022 0:34 ]
Sujet du message:  Re: Creature (Stuart Gillard, 1998)

J'avais vu la fin quand j'étais gamin lors d'une diffusion sur M6.
Dans mon souvenir, le monstre était effectivement sympa, le design de l'homme-dauphin-requin en animatronique était 1000 fois plus classe que les meilleurs CGI du monde. Ca nous a inspiré des histoires pour jouer avec ma petite sœur.
Je me rappelle bien de la mort du monstre dans une cellule de dépressurisation, en compagnie du Noir du groupe qui se sacrifie pour permettre aux héros blancs de se payer une happy end.
Mon visionnage est certes vieux de vingt ans mais j'aurais effectivement dit que c'était le genre de téléfilm un peu craignos parfait pour jouer les bouche-trou pendant les vacances d'Halloween plutôt qu'un vrai nanar potentiel.

Auteur:  Red Dear [ 11 Août 2022 14:03 ]
Sujet du message:  Re: Creature (Stuart Gillard, 1998)

Merci Tillman ! Effectivement la mort du monstre est assez prenante malgré les relents racistes que tu as très justement relevés.

La déception était grande car le film abordait quelques idées intéressantes. Benchley, qui a regretté toute sa vie les conséquences de son roman et du film Jaws
sur les populations de requins, semble ici vouloir faire amende honorable. Les requins "normaux" sont avant tout les victimes de la cupidité ou de la cruauté des hommes, et le monstre hybride est non seulement contre-nature mais possède un vague côté créature de Frankenstein, faisant d'elle aussi une sorte de victime dont les agissements ont des circonstances atténuantes.

L'idée derrière la création du monstre est aussi liée à une notion (encore partiellement débattue) que l'ontogénie résume la phylogénie. En gros, que le développement embryonnaire des espèces retrace les étapes de leur évolution. Pour ça on est pas si loin du Metamorphosis de George Eastman, à la différence qu'ici la créature va vers un stade plus humanoïde et non l'inverse.

Bref, y avait du potentiel mais tout est tellement poussif que tout redescend comme un mauvais soufflé.

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